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CYBÈLE

qu’à lever les ancres qui le maintenaient à quelques mètres de terre, pour s’élever en emportant les trois voyageurs et l’équipage du navire aérien. De la plate-forme et de la pelouse où se pressaient autour de la mère et de la sœur de Namo de nombreux amis de la famille, s’échangeaient les bons souhaits et les adieux. Bien qu’accoutumées aux absences souvent assez longues du fils, du frère bien-aimé, les femmes étaient plus vivement émues qu’à l’ordinaire, et avaient fait promettre aux partants d’être bientôt de retour. Ceux-ci, confiants dans les qualités déjà reconnues de l’Espérance, s’engageaient à ne pas tarder plus d’une quinzaine, car en peu de temps, la navigation aérienne permettait de fournir une carrière considérable. Enfin l’aéronef libéré de sa dernière attache, monta majestueusement en ligne verticale et s’arrêta à quelques cent mètres pour décrire avant de prendre route deux ou trois grands cercles en planant au-dessus de l’habitation pendant que, de part et d’autre, s’agitaient les mains et les mouchoirs. Puis s’orientant à l’est, sans quitter encore le littoral, l’Espérance s’éloigna rapidement et disparut bientôt dans le lointain.

De la plate forme, la vue était en ce moment admirable. D’un côté la mer sans bornes, de l’autre, en-deçà des découpures de la côte où se déversait un Chélif navigable, la superbe chaine de l’Atlas que