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CYBÈLE

nent pour ces pratiques, soit que cet étrange sommeil ait ses rêves mystérieux, soit que ceux qu’on ressuscite au milieu d’un monde différent de tout ce qu’ils aimaient, prennent de l’ennui et préfèrent retourner à leur paisible chrysalide. Par exemple, où nos plus anciens endormis prennent une importance exceptionnelle, c’est quand nous célébrons les centenaires de nos grands hommes. Il est rare qu’on ne voie pas à ces fêtes quelques ressuscités contemporains du héros, l’ayant même parfois connu, et vous comprenez combien le témoignage de ces revenants des siècles passés devient précieux et saisissant au moment le plus solennel de la cérémonie. Il est regrettable qu’aucun de nos léthargiques ne soit de l’époque qui correspond à la vôtre, mon cher ami, sans quoi nous eussions déjà demandé et obtenu sans doute la faveur de vous présenter un de vos contemporains de Cybèle.

Mais la vie, même ramenée à un état latent aussi extrême, n’en est pas moins une vie qui a ses limites précises de force et de mouvement, et c’est déjà bien honnête que de fournir une carrière de dix ou douze siècles. Ne nous en veuillez donc pas s’il faut vous contenter à la prochaine occasion qui s’offrira bientôt, de ne voir ressusciter que des gens guère plus âgés que de sept ou huit cents ans.

Tous ces détails complaisamment donnés à Ma-