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CYBÈLE

des jours heureux où, près de sa Jeanne, il ignorait dans sa planète arriérée toutes les belles choses qu’il venait d’apprendre dans cette Cybèle si en progrès.


Un champ historique si vaste et si varié permettait les envolées les plus capricieuses et les plus hardies à travers les peuples et les civilisations, présentait les rapprochements les plus curieux et montrait visiblement l’enchaînement ininterrompu du progrès humain toujours grandissant. Il y avait là un aliment inépuisable pour ces causeries de chaque jour où se complaisaient les trois amis.

— Un esprit vraiment passionné pour l’histoire de l’humanité, observait un soir Marius, et enfermé dans la courte durée d’une vie ordinaire, doit certainement regretter parfois que la brièveté de l’existence ne lui laisse voir de ses propres yeux que si peu de chose de ces merveilleux développements.

— Cela ne fait pas de doute, répondit le professeur. Aussi y a-t-il beaucoup de ces passionnés d’histoire et de science qui font le sacrifice de leurs affections et de leurs habitudes et répartissent sur une longue suite de siècles le temps et les forces dévolus à l’individualité humaine.

— Je vous demande pardon, mon cher Alcor,