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CYBÈLE

divisés. Il se plaisait à considérer pour ainsi dire en compatriotes, l’Espagnol aux hauts et nobles sentiments ; l’Italien artiste et homme adroit ; l’Allemand même pour lequel il ne se sentait plus de rancune, apportant dans la nouvelle grande famille ses qualités sérieuses, ses sentiments profonds et son génie philosophique ; le Slave, le Flamand, le Tchèque, le Magyar, le Scandinave, l’Hellène, tous enfin avec leurs natures particulières, leurs mérites, leurs travers mêmes, pardonnables et souvent aimables qui faisaient que les membres de la première famille humaine du globe se complétaient l’un par l’autre et se faisaient valoir réciproquement.

Ainsi avait été franchie une des principales étapes qui menaient à ce progrès supérieur dont Marius avait trouvé dans sa nouvelle planète la réalisation la plus haute, mais trop distante vraiment de sa propre manière d’être, pour qu’il pût réellement s’y acclimater. Combien ne se fût-il pas plu davantage dans une terre qui n’eut eu que peu d’avance sur la sienne, et n’eût réalisé que les aspirations accessibles à ses contemporains !

C’est donc sur ce chapitre, disons-nous, qui lui apprenait ce que serait le siècle de nos petits-enfants qu’il s’appesantissait le plus volontiers. Souvent il lui arrivait de se saisir de la mappe-