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CYBÈLE

L’empire allemand dont la trop grande extension avait rompu l’équilibre européen nécessaire, fut scindé en deux États distincts au nord la Prusse, au sud l’Allemagne proprement dite. L’Autriche qui n’avait depuis longtemps déjà qu’une factice homogénéité, donna naissance & deux autres États indépendants la Hongrie et la Bohême, laissant d’autre part à l’Allemagne la plus grande partie de ses populations de race allemande, et à la Suisse son Tyrol, tandis que Trieste et l’Illyrie formaient avec le Monténégro un État Adriatique d’importance semblable à celle de la Serbie augmentée de la Bosnie, et à celle de la Bulgarie et de la Roumélie rendue indépendante et gardienne de Constantinople. Tout à côté la Roumanie s’agrandissait de plusieurs districts, et au sud la Grèce s’annexait enfin la Macédoine et l’Épire ainsi que Candie, Chypre et Rhodes avec tout l’Archipel. C’est dire que de la Turquie d’Europe il ne restait plus rien. L’homme malade était bien mort cette fois. En Asie mineure seulement survivait encore son nom et l’ombre de son ancienne puissance, et cette Byzance si convoitée n’était plus que la grande capitale d’un tout petit royaume.

Au milieu d’un si beau zèle pour le principe des nationalités, il fut même question de reconstituer la Pologne. Malheureusement la même cause intes-