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CYBÈLE

dessus de la compréhension de Marius, mais ne s’en imposaient pas moins à son admiration. Ce qu’il voyait bien en attendant, c’était que de même que tout être animé n’est réellement et littéralement qu’une collectivité d’autres êtres, lesquels naissent, vivent et meurent en tant qu’individus, une association de travailleurs microscopiques qui s’agitent, luttent et produisent, dans le rôle spécial qui leur est à chacun dévolu au milieu de l’ensemble organique du véritable édifice social que représente à ce point de vue tout être vivant, les sociétés supérieurement organisées de Cybèle constituaient de même d’immenses êtres collectifs, où les individus étroitement solidaires les uns des autres, tout en conservant une personnalité bien entière, se sentaient dépendants d’une autre individualité englobante, d’une vie plus haute que cette étroite existence personnelle qui est encore presque tout pour les hommes que Marius avait laissés sur la terre.