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CYBÈLE

Ces époques de maximum et de minimum n’arrivent bien entendu qu’une fois en 10,500 ans, lorsque l’hiver d’un hémisphère et l’été de l’hémisphère opposé coïncident exactement avec le passage de la terre aux extrémités du plus grand axe de son orbite. Ainsi c’est en l’année 1248 de l’ère chrétienne que le premier jour de notre hiver tombait au même moment que celui du passage de la terre au périhélie, et les chiffres que nous relevions tout à l’heure ne sont donc plus tout à fait exacts pour l’époque où nous sommes. Depuis l’an 1248, le pôle nord se refroidit à son tour peu à peu ; et tandis que l’hémisphère austral voit ses étés, qui coïncident avec nos hivers, s’allonger et ses glaces diminuer, les glaces au contraire s’amoncellent de plus en plus sur notre pôle qui loin d’être libre de glaces en aucune saison, malgré les débâcles estivales du pourtour, possède lui aussi sa calotte glaciaire permanente qui ne fait que s’accroître d’année en année, et devient par conséquent toujours plus inabordable.

Adhémar a calculé que la masse des glaces qui s’accumulent ainsi particulièrement sur un des pôles et qui, par le poids qu’y ajoute la chute incessante des neiges, s’enfonce jusqu’à reposer sur la croûte solide du globe, Adhémar, dis-je, a calculé que cette masse, qui excède considérablement en poids et en étendue