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CYBÈLE

en comptait à peine la moitié de ce nombre. Alger capitale, en dehors de son propre territoire, n’avait qu’un rôle politique restreint, quelque chose comme une présidence d’honneur.

Le mécanisme gouvernemental consistait simplement en une autorité centrale gouvernant et administrant sous sa responsabilité, sur les données des travaux d’une assemblée qui connaissait de tous les services et de tous les intérêts du pays en général, et, le tout, sous le contrôle sans appel d’un grand conseil de censeurs qui représentaient la nation elle-même et ne légiféraient pas, mais qui avaient pleins pouvoirs pour empêcher les abus et relever même de leurs charges les gouvernants incapables ou fautifs. La meilleure forme de gouvernement se trouvait donc être dans un pouvoir dirigeant, cerveau pour ainsi dire de la nation, et son émanation toujours, bien qu’épurée, dans une élite de capacités se renouvelant régulièrement sans assauts ni cahots, plutôt que dans une représentation trop directe de la foule, dans les impulsions d’ordre inférieur des masses populaires.

Entre l’état de choses que Marius avait connu dans son pays et celui qu’il trouvait maintenant, il y avait matière continuelle à comparaisons et réflexions, et ce sujet inépuisable était un de ceux qui revenaient le plus souvent dans les entretiens qu’il avait presque chaque soir avec son voisin