Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/158

Cette page a été validée par deux contributeurs.
160
CYBÈLE

le pays. Il fallut promettre que Marius se montrerait le lendemain et les jours suivants au Grand-Théâtre national où se donneraient des conférences de circonstance. Le grand voyageur commençait à ressentir les inconvénients de la célébrité.

Dans ces conférences, on voulut le voir revêtu de ses habits de voyage, de ces vêtements tissés et cousus dans une planète perdue dans les derniers confins du ciel visible. Ces vêtements furent dessinés et copiés comme une curiosité de premier ordre. Puis, à la demande du conservateur des musées d’Alger qui désirait qu’ils fussent exposés dans une vitrine spéciale, Marius s’empressa de lui faire hommage de son complet en fantaisie d’Elbeuf et du reste. Malheureusement, lacune regrettable, son chapeau manquait sans qu’il pût se rappeler dans quel coin de l’espace il l’avait perdu. Peut-être, probablement même lui avait-il échappé à cet instant critique où il s’agitait désespérément pour tenter d’aborder aux montagnes de la lune, et les sélénites en voyant tomber chez eux cet aérolithe d’un nouveau genre, s’étaient sans doute perdus en conjectures sur cette variété toute nouvelle de bolides. En tout cas, s’il y a par là aussi des astronomes, les partisans de l’origine volcanique des projectiles terrestre durent subir de ce fait un échec mémorable, car les savants qui professaient l’autre