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CYBÈLE

qui l’agitait toujours, et paraissait s’absorber dans la lecture d’un incunable qui durait encore, tandis que les œuvres de son siècle à lui n’existaient que par des reproductions souvent répétées et qui avaient remplacé des livres tombés en poussière moins de cent ans après leur impression.

La volumineuse bibliothèque qui occupait cette pièce, contenait de véritables trésors d’érudition s’étendant à toutes les époques. Mais cette science, cette histoire de Cybèle, si pleines d’intérêt, si tentantes pour un attardé comme était Marius, ne pouvaient lui devenir accessibles que lorsqu’il aurait enfin acquis la connaissance de la langue et de l’écriture actuelles. Alcor s’occupait déjà de composer pour son terrien un alphabet comparé des deux écritures, avec les annotations indispensables, ainsi qu’une grammaire élémentaire faite à l’inverse des livres scolaires de Cybèle et naturellement à l’usage exclusif de Marius qui fournissait un cas unique où l’élève devait étudier le français moderne sur des versions de l’ancienne en la nouvelle langue.

— Vous verrez que cela ira rondement, mon cher Marius, lui disait le professeur. Notre écriture est fort simplifiée comme notre langue. Vous apprendrez comment le français que nous parlons aujourd’hui est le résultat d’une sélection fort longue des anciennes langues européennes entrées plus ou moins