Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/108

Cette page a été validée par deux contributeurs.
110
CYBÈLE

ou plutôt d’un être immatériel doué d’intelligence, de volonté et de puissance suprêmes, existant éternellement en dehors et au-dessus d’un principe matériel, éternel également, dont l’énergie propre réagit dans de certaines limites précises, tout en subissant passivement l’action du premier, soit l’éternel dualisme de l’esprit et de la matière ; en quoi je ne vous apprends rien de nouveau, sauf que l’inéluctable vérité qui se laissait à peine entrevoir aux débuts de la pensée humaine, brille aujourd’hui d’un pur éclat et a rejeté le lourd alliage des superstitions grossières et des symboles trop compliqués, pour s’en tenir à de transparentes allégories qui charment l’esprit sans l’égarer et élèvent les âmes vers le devoir et vers le bien sans les effrayer par de chimériques menaces. L’indissoluble unité du principe de vie qui s’étend du brin d’herbe jusqu’à l’homme et qui, n’étant qu’émanation de l’être immatériel, fait donc partie de cet être, est pour nous un dogme fondamental venant immédiatement après celui de l’existence même du principe suprême. De là une forme de culte qui n’est qu’une suite d’aspirations et d’actions de grâces s’élevant vers l’Être des êtres, terme dernier de la hiérarchie vitale, but final des manifestations de plus en plus parfaites revêtues par la vie qui se dégage des mondes et qui partout remonte