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« Et messire Henry d’Effiat de Cinq-Mars, grand Écuyer de France, âgé de vingt-deux ans ; et François-Auguste de Thou, âgé de trente-cinq ans, conseiller du Roi en ses conseils ; prisonniers au château de Pierre-Encise de Lyon, défendeurs et accusés, d’autre part ;

« Vu le procès extraordinairement fait à la requête dudit procureur général du Roi, à l’encontre desdits d’Effiat et de Thou, informations, interrogations, confessions, dénégations et confrontations, et copies reconnues du traité fait avec l’Espagne ; considérant, la chambre déléguée :

« 1o Que celui qui attente à la personne des ministres, des princes est regardé par les lois anciennes et constitutions des Empereurs comme criminel de lèse-majesté ;

« 2o Que la troisième ordonnance du roi Louis XI porte peine de mort contre quiconque ne révèle pas une conjuration contre l’État ;

« Les commissaires députés par Sa Majesté ont déclaré lesdits d’Effiat et de Thou atteints et convaincus de crime de lèse-majesté, savoir :

« Ledit d’Effiat de Cinq-Mars pour les conspirations et entreprises, ligues et traités faits par lui avec les étrangers contre l’État ;

« Et ledit de Thou, pour avoir eu connaissance desdites entreprises ;

« Pour réparation desquels crimes, les ont privés de tous honneurs et dignités, et les ont condamnés et condamnent à avoir la tête tranchée sur un échafaud, qui, pour cet effet, sera dressé en la place des Terreaux de cette ville ;

« Ont déclaré et déclarent tous et un chacun de leurs biens, meubles et immeubles, acquis et confisqués au Roi ; et iceux par eux tenus immédiatement de la couronne, réunis au domaine d’icelle ; sur iceux préalable-