des clubs, des pamphlets politiques, et l’on vient de condamner à la charge en douze temps, c’est-à-dire au service militaire, les pasteurs qui ayant refusé de lire dans la chaire de paix une proclamation de guerre, un appel au peuple, je crois, ont été suspendus de leurs fonctions et s’en sont démis en masse.
Que deviennent au milieu de tout cela l’Église et les fidèles ?
Les ennemis de la Réforme profitent sans doute de ce déplorable état de choses et gagnent du terrain. Quel sujet d’allégresse et d’espérances pour le clergé de Savoie, de Fribourg et du Valais, qui voit ces troubles de très près.
Voici à peu près la statistique politique des vingt-deux cantons en ce moment.
Genève conserve son gouvernement conservateur et a su résister jusqu’à ce jour aux factions ; elle est paisible. Sa voix doit être vivement désirée du côté des radicaux, car sans doute elle ferait pencher la balance qui reste à peu près en équilibre. On s’étonnerait que la Rome protestante ne prît point position dans le camp anti-jésuitique si on ne savait point que son territoire a été augmenté de communes catholiques en 1814.
D’ailleurs la considération politique et la volonté de vivre prévalent dans son système sur l’opinion religieuse.