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Monsu lo baron,
Madama la baronna,
Lan étâ prau bon,
De pran bouna louna,
Por véni no zonora,
Et no vaire ti riondâ,
            You !
Tsacon noutra mie, ô gai !
Tsacon noutra mie !

Monsieur le baron,
Madame la baronne,
Ont été assez bons,
D’assez bonne humeur[1],
Pour venir nous honorer,
Et pour nous voir tous ronder,
            You !
Chacun notre mie, o gai !
Chacun notre mie !


Profétin tré ti
Dé sti dzor de fita ;
Du lo plle peti,
A l’abbé in têta !
Noutron vin y fau gôta,
Et no porin my riondâ,
            You !
Tsacon noutra mie, ô gai !
Tsacon noutra mie !

Profitons tous
De ce jour de fête ;
Depuis le plus petit,
Jusqu’à l’abbé qui est en tête !
Notre vin il faut goûter,
Et nous pourrons mieux ronder,
            You !
Chacun notre mie, ô gai !
Chacun notre mie !




J’ai traduit fidèlement cette ronde villageoise tout-à-fait authentique et sans aucune prétention à la forme poétique, comme tu le vois, cher Émile.




Les peuples anciens ont laissé des traces de leur occupation du pays : on y trouve des noms celtiques, des noms évidemment grecs, tels que Céphyse et Amphyon, une procession mythologique et païenne, enfin des voies romaines, des pierres milliaires, des autels votifs, des piscines, des antiquités et des tours-fortes du moyen-âge.

  1. Littéralement : d’assez bonne lune (louna) fantaisie, caprice.