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bonne facture et qui ont un certain charme tout rustique.

Après une contredanse et un pas exécuté par un vieillard avec l’épouse, les charmaillers (amis de noce) commencèrent cette ronde en patois romand[1] :


Tsantin ti de cœur
La noce dau veladzo ;
Por lai fère honneur,
Pregnin ti coradzo !
Et por la bin célébra.
Vesin, y nos fau rionda.
            You !
Tsacon noutra mie, ô gai !
Tsacon noutra mie !

Chantons tous de cœur
La noce du village ;
Pour lui faire honneur.
Prenons tous courage !
Et pour la bien célébrer,
Voisin, il nous faut ronder,
            You !
Chacun notre mie, ô gai !
Chacun notre mie !


Bénirau Loï,
Galèse Fanchonnette,
Y vos fau dzoï
Dé voutré zamourette.
No volloin vos imitâ,
Por cin y no fau riondâ,
            You !
Tsacon noutra mie, ô gai !
Tsacon noutra mie !

Bienheureux Louis,
Jolie Fanchonnette,
Il vous faut jouir
De votre amourette.
Nous voulons vous imiter.
Pour ça, il nous faut ronder,
            You !
Chacun notre mie, ô gai !
Chacun notre mie !


Du quatro printin,
Ti lé dou s’amavan ;
Por sé bouta in trin,
Ti doû réparmavan,
No porin bin le fitâ.
In tzantin ; é pu riondâ,
            You !
Tsacon noutra mie, ô gai !
Tsacon noutra mie !

Depuis quatre printemps,
Tous les deux s’aimaient ;
Pour se mettre en train,
Tous deux faisaient épargne.
Nous pourrons bien les fêter,
En chantant ; et puis ronder,
            You !
Chacun notre mie, ô gai !
Chacun notre mie !

  1. Cet idiôme campagnard diffère fort peu de celui de la Savoie, du Dauphiné et du Bugey.