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sant, tout couvert de barques qui se balançaient pavoisées.

C’était comme une féerie ravissante ; c’était beau, magique, éblouissant !… c’était touchant d’union, de fraternité !… c’était saisissant, d’entrain, d’enthousiasme !

Je n’ai point assisté à cette solennité extraordinaire, mais j’ai lu tout ce qu’en ont rapporté les feuilles publiques ainsi que le livret ; de plus, j’ai fait emplette d’une longue bande de papier où l’on voit gravé en taille-douce tout le cortège dans l’ordre de sa marche ; je puis donc le décrire très exactement :


CONSEIL, BERGERS ET JARDINIERS.

Corps d’anciens suisses marchant la hallebarde sur l’épaule, tambours, fifres et musique militaire.

Le drapeau de la société avec sa belle devise qui était celle des religieux de Haut-Crêt :

Ora et labora.

Vignerons couronnés s’avançant sous une vigne taillée en portique.

Monsieur l’abbé, la crosse à la main ; — son costume est tout séculier, il est coiffé d’un chapeau empanaché, à bord retroussé ; — c’est un gaillard de bonne mine.

Le conseil, — douze hommes en chapeaux enrubannés et fleuris.

Le secrétaire et le connétable de la société, — ils tiennent à la main de hautes cannes, semblables à celles du compagnonage, avec une serpe de vigneron au lieu de pommeau,

Un parterre monté sur des roues et traîné par neuf bergers.

Flûtes et violons.

Le commandant des bergers avec une grande canne.

Jeunes bergères avec des guirlandes de fleurs à leurs robes.

Deux violons.