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son principal théâtre fut la vaste place du marché, en face de Meillerie, où Bonaparte, qui marchait vers le Saint-Bernard et vers Marengo, passa en revue vingt-cinq mille hommes.

On avait dressé deux amphithéâtres contenant plus de quatre mille places, et préparé, — sous les arcs de feuillages et de fleurs élevés aux lauréats et représentant les quatre saisons, — un emplacement destiné aux acteurs.

La première journée, à sept heures, le cortége au bruit de l’artillerie vint se ranger dans l’enceinte qui lui était destinée, toutes les estrades étaient pleines de spectateurs : partout la foule ; le président adressa une allocution aux vignerons couronnés et leur distribua des serpettes et des médailles d’honneur, puis il y eut des danses de caractère, des pantomimes, des chansons françaises et patoises, des chœurs, des ballets, des symphonies militaires, des aubades, de la poésie et le Ranz-des-Vaches, puis la procession, composée de plus de huit cents personnes des deux sexes, costumées, défila en neuf divisions avec un ordre parfait, une précision admirable, puis un grand banquet eut lieu au bord du lac sous les arbres de la promenade de l’Aile, au milieu d’une affluence prodigieuse d’étrangers, de voyageurs ou de naturels, de dames élégamment parées, sous un ciel magnifique, en face des Alpes, au bord du Léman resplendis-