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La Tour-de-Peilz

Il y a, je ne sais où, un M. Bailly de Lalonde qui a fait et publié un voyage à Genève et dans le canton de Vaud (2 vol. in-8º) que j’ai lu,— car je tenais à connaître tout ce qui a été écrit sur ce pays : œuvres bonnes, médiocres ou pires, à épuiser la matière, et sans vanité j’y suis à peu près parvenu, tu dois le voir. — Or ledit M. de Lalonde, dont je respecte mais ne partage nullement les convictions religieuses, l’orthodoxie catholique, semble avoir entrepris son pèlerinage en vue de dénigrer Genève et de glorifier Rome, d’attaquer, comme par occasion, Voltaire, Rousseau et la philosophie.

Malgré une profonde divergence d’opinions, suivant le système littéraire qui proclame qu’il est permis de prendre son bien partout où on le trouve, j’ai mis deux ou trois fois à contribution ce monsieur, et ne m’en cache pas, — bien que son livre n’ait guère de style et contienne un fatras inutile, une érudition diffuse, confuse, mal digérée et partant quelque peu indigeste, — car mon dessein, cher ami, est de t’envoyer non seulement mes impressions personnelles, mes appréciations particulières, mais encore ce que j’ai pu noter des remarques d’autrui.

M. de Lalonde étant allé voir deux villages situés