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Celui-ci, qui était né en 1496, fit ses études à Turin et prit possession, en 1514, — malgré sa jeunesse et grâce à la permission que le pape lui accorda, — du riche bénéfice de son oncle.

Bientôt, oubliant son origine patricienne, ne se considérant plus comme sujet du duc de Savoie, et se séparant du parti du clergé, il se voua corps et âme à la liberté, se fit enfant et citoyen de Genève, sa patrie d’adoption, se consacra tout entier à son service et favorisa le projet d’alliance et de combourgeoisie avec Fribourg, dont il était bourgeois lui-même.

Dès qu’il eut pris possession du prieuré, il commença à montrer sa sympathie ardente pour la cause des citadins :

Son oncle et prédécesseur, — qui, à ce qu’il paraît, savait au besoin soutenir ses intérêts à main armée, — avait fait fabriquer trois grosses couleuvrines pour attaquer le baron de Viry ; mais au lit de mort il en eut repentance, rentra en lui-même, se reprocha sa coupable velléité guerrière, et ordonna par testament que ces pièces d’artillerie fussent fondues et converties en cloches.

On allait mettre les canons dans la fournaise quand une idée soudaine vint aux Genevois, qui ne songeaient qu’à la défense de leur ville et à l’armement de leurs remparts : ce fut de proposer à Bonnivard de leur céder