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coin de terre, qu’il y aurait un jour plus d’esprit qu’à Rome. »

Je ne te demande pas pardon, mon ami, de ces longues citations, elles sont nécessaires ; je finis par celle-ci, extraite d’une note placée à la fin de l’ouvrage de M. Olivier :

« ..... Le théâtre, fort bien arrangé d’ailleurs, était situé dans les combles d’une grange attenante à la maison de maître (de la campagne de Monrepos). Les acteurs étaient donc sur le fenil, mais les spectateurs dans le château. Ainsi, lorsque Lusignan demanda, suivant son rôle : Où suis-je ?... guidez mes faibles yeux ? un plaisant pouvait bien s’écrier du parterre :

Seigneur, c’est le grenier du maître de ces lieux.

Un jour, Voltaire, qui, de la coulisse, suivait la représentation, se sentit lui-même si vivement entraîné par le jeu de M. et Mme d’Hermenches que, s’avançant peu à peu avec son fauteuil, il se trouva, sans s’en apercevoir, sur la scène entre Zaïre et Orosmane, qui ainsi ne put pas donner son coup de poignard ; le dénouement fut manqué. Cette situation et le théâtre furent peints sur des panneaux de boiserie à Hermenches. Toutes les figures sont des portraits, et celui de Voltaire est d’autant plus remarquable qu’il est sérieux et pourtant très ressemblant. D’autres personnages de la société de Lausanne