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« Ces feux brillaient de loin sur différents points de la rive.

« Quand la récolte des châtaignes appelle chacun dans ses vergers, Évian est presque désert ; on l’abandonne de grand matin pour n’y revenir que le soir. Les châtaignes sont recueillies avec des pinces de bois pour en éviter les piquants, on les réunit en tas d’où on les retire lorsque la première enveloppe s’est desséchée. Hommes, femmes, enfants sont rassemblés sous les arbres dont on secoue les branches et que l’on frappe avec de longues perches. Le jeune homme parvenu à la cime entonne des chants joyeux ; le pâtre lui répond du sommet de la montagne ; la chanson passe de bois en bois, de colline en colline, et l’écho éloigné des rochers de la Mémise en répète les derniers sons..... »


Il y a de charmantes choses à voir sur les hauts lieux de cette contrée, villages, manoirs délabrés, futaies, vallons, clairières, toutes les merveilles de l’imprévu, toute la magie de sites sans apprêts, comme je les aime et les cherche.

Je pourrais faire un volume de mes découvertes à Marège, à Feterne, à Laringe... mais je réserve ces peintures pour une autre occasion ; j’écrirai quelque jour une histoire sombre et douloureuse où se résument fatalement les plus poignantes souffrances de