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de la religion catholique dans le Chablais, en 1614, François de Sales transféra à Ripaille la Chartreuse de Vallon, l’ermitage ruiné par les guerres du siècle dut être restauré. Il subsista jusqu’à l’époque de la révolution française et de la conquête de la Savoie (1792), il devint alors propriété nationale, puis propriété particulière, et l’on fit de regrettables abattis d’arbres dans les beaux bois du parc.

Pendant les longues guerres de Genève avec la Savoie, on avait établi à Ripaille un port où étaient à l’ancre des galères du duc. En 1589, les Genevois, dans une expédition commandée par M. de Sancy, officier français, comblèrent ce port, brûlèrent les embarcations qu’il contenait et saccagèrent l’ermitage.

L’étymologie du nom de Ripaille n’est pas difficile à trouver : elle provient assurément de ripa (rive).

J’ai pu visiter l’ermitage converti maintenant en maison de campagne, il était formé, comme je l’ai déjà dit, de bâtiments considérables ; aujourd’hui ils n’offrent rien de bien curieux aux visiteurs.

Des sept tours trois seulement subsistent encore, on ne voit plus celle d’Amédée VIII.

La cour principale est fermée d’un côté par une grande façade demi-circulaire où l’on remarque le fronton de l’église conventuelle soutenu par des pilastres ; le blason de Savoie intact en occupe le milieu.