Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un des littérateurs modernes les plus distingués de cette ville, M. J. Olivier, a publié un opuscule fort intéressant intitulé Voltaire à Lausanne. J’y trouve tous les passages des œuvres du philosophe dont j’eus soin de prendre copie avant mon départ ; ces passages, qui nous apprennent ce que fit Arouet pendant les hivers de 1756, 1757 et 1758, sont augmentés de détails curieux, entièrement neufs pour nous Français, réunis avec sagacité et fondus dans une relation piquante, que j’ai lue avec beaucoup de plaisir, et à laquelle j’ai dû faire de nombreux emprunts.

Il faut rendre à César ce qui appartient à César.

Ce n’est pas la dernière fois que j’aurai recours aux écrits de M. J. Olivier, à la fois judicieux et patriotique historien et poète de l’école moderne, souvent bien inspiré. Je ne suis qu’un geai, je le sais bien, mais je ne veux pas pour cela me parer des plumes de M. Olivier, qui, si on le compare à moi, est un paon, moins l’orgueil, j’aime à le croire.

Maintenant que j’ai apaisé les scrupules de ma conscience par cette franche déclaration, je reviens à l’auteur de Zaïre.

Il appelait Monrion sa petite cabane, son palais d’hiver. — Je vois dans ceci une grosse contradiction, car rien ne ressemble moins à un palais qu’une cabane. — L’été le ramenait aux prétendues Délices. « Je vais, écrivait-