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Conduit à la célèbre et riche abbaye de Saint-Maurice en Valais, qui fut pendant quelque temps sa résidence, il s’assit sur le maître-autel et donna sa bénédiction à des populations nombreuses accourues pour la recevoir et assister à cette intronisation.

Bientôt après il émancipa entièrement son fils Louis, et déposa tout-à-fait le sceptre ducal (6 janvier 1440).

En dépit de la rage du parti adverse et du redoublement de colère d’Eugène IV, qui ne rougissait pas de le désigner par les mots de Veau d’or, Mahomet, Ante-Christ, Cerbère, il alla se fixer à Bâle et y fit son entrée solennelle ayant pour escorte son fils Louis, trois cents gentilshommes de ses États et deux cents hommes d’église de tous rangs, — depuis le simple moine mendiant jusqu’à l’abbé crossé et mitré, jusqu’aux prélats orgueilleux, — qui chevauchaient à ses côtés.

Il s’avançait sous un dais splendide, la tiare au front, monté sur une haquenée blanche caparaçonnée d’or ; il était précédé des deux cardinaux dont j’ai déjà parlé et du marquis de Saluces.

Ce cortége, reçu au son de toutes les cloches, s’achemina vers l’église de Notre-Dame où Félix donna sa bénédiction avec le plus pompeux appareil, puis il se retira dans le palais qui lui était destiné.

    sur 33, à cause de son caractère de laïque ; on lui reprochait des débauches peut-être imaginaires, et ses ennemis (notamment le pape de Rome) le vilipendaient à qui mieux mieux.