personne un nouvel attentat qui devait avoir lieu à Thonon, mais qui par bonheur est découvert[1].
Cette série fatale de tribulations, une soif ardente du repos, le dégoût de régner, la fatigue d’une longue administration et quelques mécomptes politiques amenèrent Amédée à Ripaille, cependant il n’abdiqua pas précisément et se réserva une large part dans la conduite des affaires, la part qui revient de droit à l’expérience consommée, à la maturité, à la sagesse.
On a aussi attribué, assez légèrement à mon sens, la résolution d’Amédée à des vues cachées, à une nouvelle et subite ambition : celle des hautes dignités ecclésiastiques ; on a avancé, sans preuves bien positives, qu’il vécut en ermite dans le seul but de réaliser des économies, d’amasser des sommes considérables qui devaient servir puissamment ses prétentions secrètes à la papauté.
Suppositions à peu près gratuites que tout cela !
Quelques années avant son installation à Ripaille, Amédée, frappé des vices de la législation, avait conçu le dessein très louable de les détruire ; c’est pourquoi Jean de Beaufort, son secrétaire, et Nicod Festi, de Sallanches, redigèrent, sous son inspiration, un corps complet de lois qui eut pour titre Statuta Sabaudiæ (Statuts de Savoie). Ce code établissait des juges-mages pour
- ↑ Ce misériable Valois mourut sur l’échafaud à Chambéry.