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encore chaud, et qui s’y blottissent jusqu’au jour.

Une autre fois il reste toute une nuit exposé à la pluie, n’ayant pu se faire admettre chez des paysans inhumains.

Une autre encore il couche à la belle étoile au milieu d’une ruine des bois, et médite pendant que les ours et les loups hurlent dans l’ombre.

Enfin les calvinistes, irrités de ses nombreuses conquêtes spirituelles, jurent sa perte, des assassins attentent à ses jours.

Mais Dieu est toujours là !

Je me méfie de ces récits, dont le fond est peut-être aussi digne de créance que celui des miracles du Mont-des-Voirons.

Comment croire, cher ami, à la véracité des écrivains ultra-catholiques, quand on a lu ceci dans l’Histoire de Calvin, par M. Audin (page 16 de l’Introduction, tome Ier) : « La maison royale de Savoie est trop catholique pour être despote. »

Qu’en dis-tu !

Il y a des gens qui ferment les yeux en plein jour et qui soutiennent qu’il fait nuit.

Eh ! quoi, monsieur, vous osez avancer que les princes de Savoie ne sont point despotes !... de grâce, lisez l’histoire, vous y verrez tout au long les massacres des Vaudois du Piémont qu’ils ordonnèrent pendant nombre