château et ses moyens de défense ; les ayant conduits sur la terrasse près des canons en batterie qui la bordaient et menaçaient la plaine, il leur dit : « Nous n’aurons pas besoin de tout cela si les calvinistes peuvent se résoudre à vous ouïr. »
Pendant qu’il parlait, François, appuyé sur le parapet, restait abîmé dans une contemplation douloureuse ; il découvrait dans la campagne des croix renversées, des monastères et des églises en ruines, et il sentait son cœur se fendre, se briser..... Enfin il laissa couler ses larmes et s’écria (s’il faut s’en rapporter à l’auteur de sa vie) : — Seigneur, les peuples révoltés contre vous et contre votre Christ sont entrés dans votre héritage ; ils ont profané vos temples, aboli votre culte, ruiné votre sanctuaire ! Levez-vous, Seigneur, jugez vous-même votre cause, mais jugez-la dans votre miséricorde.
Une autre version prête ce langage à François de Sales : « Voilà donc comme le Seigneur a arraché la haie de cette vigne autrefois si chérie ; voilà comme il a détruit tous les murs qui la défendaient ; elle est devenue déserte, elle est exposée au pillage et foulée aux pieds... Ô Chablais ! ô Genève ! ô Jérusalem ! convertissez-vous au Seigneur votre Dieu. »
Les deux cousins commencèrent, d’après les conseils
du baron d’Hermance, par ouvrir une mission à Tho-