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mentionne fréquemment une noble famille de ce nom qui portait de gueules à la croix d’or.

La terre des Allinges a titre de marquisat.

L’historiographe Grillet dit que ses maîtres, de très vieille souche, eurent des alliances avec les comtes de Genevois, les barons de Faucigny et la maison Salvaing de Boissieu, en Dauphiné ; les cartulaires des abbayes de Saint-Maurice-en-Valais et d’Aulps nous apprennent, ajoute-t-il, que lesdits maîtres étaient appelés princes ; on en compte vingt-six générations jusqu’au marquis d’Allinges-Coudré de notre temps.




Le 14 septembre 1594, — c’est-à-dire soixante ans environ après l’introduction du protestantisme dans le Chablais où il régnait alors sans partage, — à la chute du jour, deux étrangers, simplement vêtus et voyageant à pied sans aucun bagage, se présentèrent devant le pont-levis du château, qui était alors plein de soldats, hérissé de canons et dans un formidable état de défense. Ayant décliné leurs noms, ils ne tardèrent pas à être admis auprès du baron d’Hermance, qui commandait la forteresse, et pour lequel ils étaient porteurs de trois lettres de recommandation.

L’un de ces voyageurs, âgé de vingt-sept ans, avait un extérieur mielleux et bénin, c’était François, fils