Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/371

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

grognement inintelligible, le patois un idiome des plus barbares, et l’on me servit mon potage...

Devine dans quoi ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Dans un étroit pot-à-l’eau de terre brune !...

Ne prends point ceci, cher Émile, pour une folâtre imagination.

Je fouillai au fond de cette assiette à soupe d’un nouveau genre et ne pus en tirer que des mouches, je me versai un verre de vin... encore des mouches... il y en avait partout, même dans l’air que je respirais.

Inutile d’ajouter que je fis emporter le potage et le vin, et cela avec une humeur fort légitime.

Il me restait à demander des œufs, j’agitai donc par devers moi la question importante de leur assaisonnement, ma détermination fut bientôt prise.

Je n’eus pas un instant la pensée de demander :

Des œufs sous forme d’omelette,

Des œufs sur le plat,

Des œufs brouillés,

Des œufs au beurre noir,
par crainte des mouches qui n’auraient pas manqué de s’y amalgamer.

Quant aux

Œufs farcis,

Œufs au lait,