Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/344

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Y aurait-il des peuples créés et mis au monde pour vivre sous un gouvernement despotique, sous le régime du bon plaisir et de la prêtraille.

Ils se trouvent heureux ces excellents Savoyards, taillables, corvéables et pendables à merci ; ils chérissent leur prince et leur religion, ils vénèrent leurs curés, leurs brigadiers de carabiniers royaux, et paient, dit-on, peu d’impôts.

Cela doit suffire au bonheur.

Les fonctionnaires publics ou les gens qui ont besoin du gouvernement sont tenus d’aller à la messe, à vêpres, à confesse, de se servir de rosaires et de faire des génuflexions dévotes devant les madones, les croix énormes qui se dressent partout, surchargées de joujoux pieux et lardées de reliques.

Bagatelle !

La plupart des journaux de France sont interdits comme entachés de libéralisme.

Bagatelle !

Il n’est permis d’imprimer ou d’importer que les livres propagateurs d’une littérature stupide, les productions jésuitiques, les cagotes absurdités.

Bagatelle !

Il n’existe point de liberté des cultes, point de liberté de conscience, point de liberté de la presse, point de liberté d’enseignement, point de liberté