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semblables, tout concourt à me le prouver. Sans doute il a ses travers, ses ridicules. — Eh ! n’avons-nous pas les nôtres ? qui n’a pas les siens ! — Mais on nourrit trop de préventions, trop d’idées fausses contre lui.


Genève est une ville que je n’ai jamais quittée sans regrets et sans former le projet d’y revenir ; quiconque s’en éloigne lui dit plutôt : au revoir ! qu’adieu.

Ainsi disais-je ce matin en sortant de son enceinte par la porte de Rive et en me dirigeant par les Eaux-Vives vers l’adorable coteau de Cologny qui fait face à celui de Prégny, non moins adorable ; que j’aime ces deux collines séparées par la partie la plus étroite du lac, qui reflète leurs innombrables maisons de plaisance, leurs parcs, leurs jardins et leurs bocages ravissants !...

Le village de Cologny (Colonia, disent les partisans d’étymologies romaines) est traversé par la route du Simplon, qui suit le littoral chablaisien ; la commune renferme trois villas célèbres par les personnages qui les ont habitées : l’une fut la résidence de J. de Muller, auteur de l’Histoire des Suisses (campagne Tronchin) ; l’autre de lord Byron (campagne Diodati) ; la troisième du banquier genevois Clavière, qui joua un rôle dans notre première révolution, et qui se donna la mort pour ne pas monter sur l’échafaud de 1793.