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Enfin, dans les temps modernes, la Belgique et la Savoie sont absorbées.

Ces deux États nous ont été ravis à l’époque de nos derniers désastres, alors que Napoléon, — objet d’un culte aveugle, fétiche de tant de gens, — nous faisait expier nos victoires par des défaites, nos succès par des revers, notre gloire par de la honte, notre grandeur par de l’abaissement.

Je ne puis pas aimer l’illustre corse : quand je songe à Austerlitz je songe à Waterloo ; quand je pense à l’entrée de nos armées à Vienne, à Berlin, à Moscou, je pense malgré moi aux deux invasions, aux alliés à Paris.

Revenons à l’escalade :

Théodore de Bèze monta en chaire, et de sa voix chevrotante de vieillard entonna un psaume d’allégresse et d’actions de grâces.

L’escalade coûta deux ou trois cents hommes au duc de Savoie et trente seulement aux Genevois.

Il m’est pénible de le dire : soixante-sept prisonniers savoyards, parmi lesquels se trouvaient quelques nobles, considérés comme des brigands, furent condamnés à mort et exécutés ; pour satisfaire le peuple, dont l’exaspération était grande, et imprimer de la terreur aux ennemis, on plaça leurs têtes sanglantes sur des poteaux le long du boulevard de l’Oie.