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de quatre côtés : aux portes Neuve, de la Tartasse, de la Monnaie et de la Treille, — celle-ci conduisait à la Maison-de-Ville, — afin de livrer passage aux troupes qui stationnaient sur les glacis de Plainpalais, et laissent à quelques compagnies la garde des échelles, toujours appuyées aux remparts.

Les treize hommes qui gardaient la Porte-Neuve ne voyant pas la possibilité de la défendre battent en retraite vers l’Hôtel-de-Ville qu’il importe de sauver, mais l’un d’eux a la présence d’esprit d’abattre une herse de fer, ce qui empêcha un Savoyard de faire sauter cette porte au moyen d’un pétard.

Sans cette précaution d’un avisé soldat, c’en était fait peut-être de l’indépendance de Genève.

Ceci se passait pendant que l’on sonnait le tocsin à grand branle, que les bourgeois à demi-vêtus sortaient de leurs maisons et se ralliaient tant bien que mal à la lueur de quelques torches ; des combats meurtriers s’engagèrent dans les rues, principalement à la Corraterie, à la Monnaie, à la Tartasse ; partout les citadins eurent le dessus : les Savoyards furent tous ou tués ou faits prisonniers. Au moment où les fuyards se précipitaient vers les échelles et où leurs compatriotes et auxiliaires du dehors se disposaient à les gravir, un boulet tiré fort à propos du bastion de l’Oie et rasant la muraille brisa ou renversa les échelles,