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Les échelles sont dressées, un jésuite écossais, le P. Alexandre, exhorte les soldats à monter, il leur distribue des billets où sont écrits des passages des livres saints en les assurant qu’ils les préserveront de tout mal, et que chaque échelon est un degré qui les rapproche du Paradis.

Trois cents hommes escaladent les remparts et se blotissent le long des parapets, attendant quatre heures du matin, moment où un grand renfort de troupes doit arriver d’Annecy et entrer par les portes qu’ils se proposent de leur ouvrir.

Mais les choses eurent un autre dénoûment.

Dieu veillait.

Vers deux heures et demie ou trois heures, une sentinelle genevoise, placée sur la tour de la Monnaie, à l’endroit où les fossés aboutissent au Rhône, ayant entendu des pas, donna l’alerte au corps-de-garde ; un soldat portant une lanterne fut envoyé au bord du parapet et vit des hommes armés qui ne répondirent point à son qui vive ! aussitôt il leur lâcha un coup d’arquebuse en criant de toutes ses forces : armes ! armes ! Mais on se jeta sur lui et il fut massacré, alors la sentinelle de la tour tira aussi sur les Savoyards.

Ces deux coups de feu furent le signal de la défense.

Cependant Brunaulieu et les siens voyant la mèche éventée se décident à attaquer immédiatement la ville