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fanatique et inquisitorial dans le camp huguenot que dans le camp papiste.


Au revers de Salève, sur le versant opposé à celui qui est tourné vers Genève, se présente le gentil village de Mornex (prononce Morney) où I’on descend par des chemins rapides.

Ce lieu abrité du vent du nord, romantiquement situé au-dessus des gorges profondes où les torrents du Faucigny s’entrechoquent, et d’où l’on découvre parmi de grands entassements de montagnes le Môle et le Vergy, est en possession depuis longtemps de l’affection des Genevois ; ils y viennent les jours de fête en partie de plaisir, ils y mettent volontiers en pension l’été leurs femmes, leurs enfants, soit pour qu’ils respirent un air pur et salubre, soit peut-être pour pouvoir faire des retours momentanés à la vie de garçon, que l’on déteste quand on la mène et que l’on regrette quelquefois quand on est marié.

Le village a un air propre et endimanché, il renferme de petites auberges, de doux réduits, des maisonnettes à moitié rustiques où l’on trouve des chambres meublées à louer pour toute la belle saison. — Les gens qui ne possèdent pas de campagne, les familles aisées de la classe moyenne affluent à Mornex.

Séjour aimé de quiconque cherche un doux climat,