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Spifame vécut là quelque temps comme un grand seigneur et en possession de l’estime et de la considération publiques ; il avait trouvé moyen, je ne sais comment, de conserver les revenus de quelques bénéfices ecclésiastiques en France et de faire confirmer par le Consistoire de Genève son union qu’il disait clandestine en produisant un faux contrat de mariage.

Par le fait de cette confirmation, des enfants adultérins qu’il avait eus de la dame nivernaise se trouvaient légitimés.

Le Conseil de la ville faisait fréquemment appel à ses lumières dans les questions ardues, il était en quelque sorte le mandataire des protestants français dans leur métropole spirituelle et notamment de la reine de Navarre, de l’amiral de Coligny et du prince de Condé.

Par malheur pour lui il encourut, je ne sais comment, l’inimitié de la reine de Navarre qui le dénonça à Théodore de Bèze.

Tout fut découvert : le faux, les menées sourdes de Spifame qui voulait rentrer dans le giron de l’église romaine et obtenir l’évêché de Toul.

Il fut mis en prison et fit des aveux au sujet de ses enfants et de l’évêché qu’il demandait, seulement il prétendit, — excuse pitoyable, — que son but avait été d’introduire la Réformation dans le diocèse de Toul.

Malgré cette justification inadmissible, l’ancienneté