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cachés par un sale et noirâtre rideau de brumes.


Je continue de t’adresser mes réflexions capricieuses, mes rêveries, mes fantaisies ; cela ne doit guère t’intéresser, mais cela me distrait. — Excuse cet égoïsme, rien ne te force à me lire.




Genève eut à lutter vaillamment pour ses libertés contre trois ennemis féodaux ; l’aigle fut attaquée par trois vautours :

L’évêque, le comte du Genevois et celui de Savoie.

L’évêque et le comte du Genevois dominaient la cité, le premier du haut des clochers de Saint-Pierre, le second du haut de son logis du Bourg-de-Four ; en outre il était à peu près maître de la campagne ; quant au comte de Savoie, il occupait le château de l’Île, au milieu du Rhône, entre la ville proprement dite et le faubourg de Saint-Gervais ; de plus, ses États cernaient entièrement le territoire genevois.

Si ces trois puissances rivales, opposées d’intérêts, eussent pu s’entendre, s’accorder et former une ligue contre les bourgeois, c’en était fait de l’indépendance genevoise, son germe aurait été indubitablement étouffé.

Mais les choses allèrent pour le mieux :