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tant les Impériaux (1638). Son corps ayant été embaumé fut porté à Genève, suivant sa volonté dernière, et sa veuve (Marguerite de Béthune, fille de l’illustre Sully) lui éleva ce mausolée, comme il est dit dans l’épitaphe latine qui est fort longue et résume la vie et la mort également glorieuses du prince :

Posvit infelix æternvm æterni lvetvs monvmentvm.

Plus tard, les restes mortels de Tancrède, fils putatif du prince, exhumés de Charenton, vinrent prendre place dans ce tombeau, qui, au dire de Spon, reçut aussi la duchesse de Rohan le 3 janvier 1661.

Le mausolée fut enlevé à l’époque de la Terreur par ordre du gouvernement de Paris, mais depuis on l’a rétabli tel qu’il était avant l’occupation française.

Rohan fit du bien à la ville, qui lui doit la superbe promenade du mail de Plainpalais. Ce prince n’était pas seulement un général de la plus haute distinction, mais aussi un écrivain ; il a laissé des mémoires et divers autres ouvrages.

J’ai encore remarqué contre un mur l’épitaphe latine, en style baroque, d’un autre Français, d’un autre réfugié protestant, d’un autre ami de Henri IV, de Théodore Agrippa d’Aubigné.

Cette inscription tumulaire, composée par le défunt lui-même, est une espèce de leçon publique et perma-