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même de son assiette, les hérissements de ses flèches élancées et de son clocher de structure romane donnent une physionomie des plus pittoresques. Tu n’as pas manqué, j’imagine, de rendre visite à la cathédrale, immense basilique, imposant et grandiose vaisseau, monument séculaire dénudé par la Réforme, dépouillé de tous les riches ornements que les âges y avaient entassés. Je ne te parlerai donc ni des verrières, ni des cénotaphes mutilés des anciens évêques de Lausanne, ni du tombeau sur lequel est étendue l’effigie de pierre du preux et malheureux Othon de Grandson, mort en champ-clos dans un duel juridique, ni de la tombe du pape Félix V, ni de celle de l’aïeul de Benjamin Constant, ni du beau morceau de sculpture dû au ciseau délicat de Canova sur la sépulture d’une noble anglaise, ni du banc-d’œuvre de chêne fouillé et découpé avec un art infini. Je ne te parlerai pas non plus du château, massif dé de briques, flanqué à ses angles de quatre tourelles, orné de machicoulis, féodale demeure des évêques lausannois, puis des baillis de Berne, et maintenant résidence du gouvernement cantonnal, ni de l’hôtel de ville qui a un beffroi, de grandes fenêtres antiques et des gargouilles en fer découpé, frisé peinturluré, ni de l’ancienne église conventuelle de Saint-François où se tint, si j’ai bonne mémoire, une séance du concile de Bâle, et dont le clocher est surmonté d’une aiguille fort aiguë, entourée de