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de l’accord et de l’entente sincère de toutes les puissances.

S’il était possible que ce plan chimérique, absolument impraticable, du moins pour le moment, fût mis à exécution, une importance à peu près égale serait donnée aux nations, chaque pays aurait ses frontières naturelles, et les peuples de même origine seraient réunis.

Il faudrait pour cela que la France cédât la Corse (qui est toute italienne) à l’Italie ; que l’Angleterre se retirât de la ville espagnole de Gibraltar, nous livrât les trois îles toutes normandes qui sont dans la Manche, sur nos côtes, se dessaisît en faveur de la Grèce des îles Ioniennes qui sont toutes grecques, et donnât Malte à la Sicile ; que le Portugal fût réuni à l’Espagne ; que l’Algérie fût laissée à Abd-el-Kader ; que la Savoie, Nice, Genève, la Belgique et la rive gauche du Rhin fussent données à la France ; que l’on fît un seul royaume de toute l’Italie avec Naples, Rome ou Florence pour capitale ; que tous les États germaniques formassent un empire ; que la Suisse fût divisée en trois fédérations compactes, l’une composée des pays où l’on parle français, l’autre de ceux où l’on parle allemand, la troisième enfin du Tessin et de la partie italienne ; que la Turquie cédât à la Grèce la Thessalie et l’Archipel ; que la Suède, la Norwège et le Danemarck fussent sous le même sceptre : que la Pologne fût reconstituée entièrement.