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de métal briller au soleil et se détacher sur la montagne pelée et calcaire du Salève.

C’est ici un des endroits les plus favorables pour contempler le Mont-Blanc. Les gorges de la Savoie, d’où sort l’Arve bourbeuse et rapide, s’ouvrent dans ce paysage aussi magique que les panoramas du Signal de Bougy, du Signal de Lausanne et de Gex, mais moins vaste et plus distinct.

Le lac, qui depuis Nyon se resserre toujours, n’a plus ici que la largeur d’un grand fleuve ; les accidents du rivage de Savoie se dessinent avec une parfaite netteté, et le coteau de Cologny doucement incliné se montre tout couvert de riantes et gentilles villas.

Il y a recrudescence dans le nombre des habitations et plus de luxe dans leurs toilettes, le voisinage de la ville se fait sentir en toutes choses, sa civilisation avancée s’annonce.

J’ai sous le regard les hameaux gracieux de La Perrière, Chambeizy, Sécheron, Varembé et une myriade d’autres ; je vois le château de la Pante, qui appartint à l’impératrice Joséphine, et je suis tout près de celui de Tourney que Voltaire habita.

Il n’est pas de plus adorable colline que celle de Prégny, naguère française ; les campagnes des heureux de Genève y fourmillent, on y rencontre toujours quelque rêveur ou quelque peintre en extase devant le Mont-