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mille autres célébrités de notre histoire militaire.

Le meilleur argument des Suisses pour défendre le service au dehors, les traités qu’ils nomment Capitulations et qui, Dieu merci ! ne peuvent plus avoir lieu avec la France, est la nécessité d’envoyer leurs troupes s’exercer au métier des batailles chez les grandes puissances, afin qu’elles se trouvent en état de faire profiter d’une expérience qui ne s’acquiert que par la pratique leur pays s’il venait à être attaqué. Fort bien, mais la lutte entre la Confédération et une seule des nations qui l’enveloppent serait toujours trop inégale, même en admettant que les cantons fussent d’accord sur des questions éternellement irritantes, unis et pourvus de soldats exercés et d’officiers habiles. Les souverains du continent n’ont jamais pensé apparemment qu’en formant chez eux des régiments suisses, ils établissaient une école militaire à leurs frais, pour l’utilité des états helvétiques ; qu’ils instruisaient, entretenaient, exerçaient des bataillons qui se tourneraient infailliblement contre eux en cas de guerre avec la Suisse.

On doit cette justice aux troupes des cantons, qu’elles se sont toujours, chez nous, fait décimer par I’émeute plutôt que d’abandonner la cause quelles avaient juré de défendre. C’est une garde royale, composée de républicains, qui a tiré les derniers coups de fusil pour deux rois faibles, de la même branche, pour Louis XVI et Charles X.