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chef réel. « Je suis disait-il, le maître du jour de la résurrection ; Je suis le Messie des nations ; relui qui communique l’enseignement aux ministres, qui montre l.i vote de la doctrine unitaire, etc. La mention du jour de la résurrection montre bien en quoi diffère le point de vue de i.iam/a du fa’iuuMiuprécédent. . qu’ai ! làkim est le denier imam du monde ; c’est la dernière Incarnation non pas de la Divinité pure, nais ac l'Émanation ou Raison Universelle, il doit donc présider a la fin du monde ; en un mot, c’esl une répétition du mahdisme que les l'àiimides semblaient avoir abandonné. Aussi l'élément essentiel du dru Ebme moderne réslde-t-U dans la formule déjà tant de . Doncée : al i làkim n’est pas mort. il re tendra, au jour dit. ramener le bonheur universel.

La mort mystérieuse d’al I. làkim dut contribuer beaucoup à accréditer cette nouvelle forme de mahdisme. D disparut brusquement en 411 (1021). Les uns disent, et c’est l’opinion la plus probable, qu’il fut assassiné, sur l’ordre de sa propre sœur « pii craignait pour sa vie, d’autres qu’il se convertit au christianisme et alla s’enfermer dana un couvent : ses partienfin déclarèrent que les promenades solitaires qu’il faisait dans le désert avaient une signification mystique et que la dernière, dont on ne l’a plus vu revenir, est le début de la ghaiba, la fameuse absence du Maluli perpétuel. C’est ce que liamLa écrivit aux adhérents de Syrie. En Egypte, OÙ l’on fut moins crédule, la doctrine disparut en même temps que l’imàm. Un autre lui succéda et le fàtimisinc suivit le cours ordinaire de ses destiné*

Al I.lakim ne doit plus reparaître jusqu’au jour de la résurrection, c’est-à-dire d’après les interprétations allégoriques chères aux Isma’iliens, au jour du triomphe de la religion unitaire, nom que prend la nouvelle doctrine. Notre Seigneur doit paraît re avec son humanité et exercer ses jugements sur les hommes par le glaive. Toujours cette Identification plus ou moins avouée avec Jésus-Christ.

Les Druzes sont organisés suivant une hiérarchie religieuse rigoureuse. D’abord, les ministres, véritable clergé. Le premier est l’Intelligence <>u Ilamza ; le second, l’Ame ; le troisième la l’a rôle, puis l’Aile droite, l’Aile gauche, chacun identifié avec quelque grand disciple. Luis, viennent les ministres inférieurs : dà'is et autres ; après eux les simples unitaires, les laïques. La nouvelle religion est proclamée supérieure a toutes les autres ; même a l’isma’ilisme primitif. sept prescriptions fondamentales de l’islam sont remplacées par sept autres : véracité, aide réciproque, renonciation à toute fausse doctrine, éloignement des démons, reconnaissance de l’unité de Notrc-Seigneur dans tous les temps, l’admiration de ses œuvres, la soumission absolue à ses ordres.

Ce qu’il y a de plus singulier dans cette religion supérieure, c’est que, par une exception unique dans les dérivations les plus lointaines de l’islam, réapparaît la^plus basse idolâtrie. Al 1. làkim v est adoré sous la forme d’animal, soit un mouflon, comme il en a été retrouvé un au Caire, portant son nom, soit un veau comme cela est attesté en Syrie. Peut-être est-ce aujmème culte qu’il faut attribuer les singulières idoles, en forme de statuettes humaines, plus ou moins barbares, que Hammer a identifiées, ce qui est fort douteux, aux fameux Baphomets des templiers. L’inscription arabe qu’elles portent est très déformée ; l’interprétation que ce savant leur a donné'- est très fantaisiste. Tout ce qu’on peut dire c’est que les exemplaires connus, en assez grand nombre, viennent de et paraissent datés du xme siècle. Elles semblent dériver, de certaines idoles ithyphalliqucs de l’ancienne Egypte, dérivées elles-mêmes du dieu panthee, dont la survivance s’adapterait fort bien au culte de

la perpétuelle incarnation et de l’unité dans la multiplicité.

Revenons au uHlmlsme ordinaire. Avec les septième

et huitième imàins, il étend de plus en plus sa pro

pagande. L'étal carmathe du Bahreln qui avait été

longtemps son auxiliaire, puis qui l’avait combattu en Syrie et menace gravement, disparaît de lui-même. Baghdad même es ! conquis ( 150 1058) : pendant près d’un an. l’imàm falimide fut proclamé à la place du khalife 'ahhàsside. mais ce triomphe n’cul pas de lendemain. Les Turcs Saldjoukides restaurent l’autorité, au moins nominale, de la dynastie 'abbàs side et refoulent peu à peu les fàt imides de leurs pos

sessions de Syrie, L’arrivée des Croisés, provoquée en

grande partie par la folie de l.lakim qui avait dure ment atteint les chrétiens de Jérusalem, acheva leur déroute. Amaury vint camper en 5 (il (llti !)) jusque sous les murs du Caire ; mais les Croisés Furent évhl ces par les armées sommités qui détruisirent enfin la dynastie fàtimide et sa secte en. r >l>7 (1172). Elle avait déjà perdu depuis longtemps ses provinces OCCidei) tales ; en perdant l’Egypte, elle cessait de vivre, mais elle laissa t un rejeton adventice qui devait se développer en l’erse et en Syrie et lui survivre près d’un siècle. C’est la célèbre dynastie des Assassins qui s’y rattache par une fiction semblable à celle qui rai tachait le fàtiniisme à l’isma’ilisme.

Les Assassins.

C’est sous le règne du huitième

imàm d’Egypte, al Moustansir billah, que le persan l.lasan ibn Çabbfih, s'étanl initié à la doctrine, alla se présenter au Caire pour conférer avec l’imàm. Celui-ci ne le reçut pas, niais cul cependant des relations très suivies avec lui et lui transmit ses instructions. Entre autres, il lui fit savoir qu’il avait désigné son fils Nizàr comme imàm après lui. Aussi, à la mort d’al Moustansir (187 = 1093), soutint-il les droits de Nizàr contre les prétentions d’un aulre imàm, qui cependant l’emporta en Egypte. Nizàr ayant succombé, Hasan continua à se présenter comme son dâ'i, probablement suivant l'éternelle fiction mahdiste et il se créa une petite principauté indépendante au nord de la Perse, avec Alamoût pour capitale. Ainsi naquit la dynastie nizàritc, plus connue sous le nom occidental d’Assassins, lequel est dérivé du pluriel arabe Hachichiyin, « les fervents du Hachîch. On [apportait, en effet, que, pour séduire les jeunes gens. Hasan les enivrait de ce stupéfiant (cannabis indica) et les transportait dans un jardin magnifique, leur offrant toutes les délices du paradis de Mahomet. A leur réveil, on leur persuadait qu’ils avaient vraiment pénétré dans le paradis, et que c'était l’avant-goût des joies promises à ceux qui se sacrifieraient aveuglément à l’imàm ou à son représentant Hasan. On appelait ces recrues enthousiastes les fidâwis, c’est-à-dire ceux qui offraient leur vie pour rançon, les dévoués dans le sens étymologique du mot. Sur un signe de leur chef, ils se ruaient à l’ennemi et le frappaient sans crainte, recherchant la mort, loin de la redouter et s’ils en réchappaient, c'était pour eux une tristesse, car une occasion était perdue d’aller au paradis. Ils étaient surtout employé pour les coups de main et pour les meurtres ; de là la signification du mot assassin, passe dans notre langue, par les Croisés qui furent longtemps en contact avec eux, et même, dit-on, les utilisèrent. Qu’y a-t-il de vrai dans ces procédés étranges ? Alamoût, vrai nid d’aigle dans une région rocheuse à peu près inaccessible possédai ! il vraiment de si beaux jardins et était-il si aisé d’y introduire sans qu’on s’en aperçut, les hou ris promises aux Croyants parle Coran, ("est bien invraisemblable. On admettra plutôt qu’avant de lancer les fidvwiS, on les enivrait « le hachîch. Ce que nous savons des conceptions allégoriques de la secte ne se prêt tguère à la comédie qu’on lui prête.