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M.lloll I

Médine donc postérieures, on a été amené, par esprit de svmétrie mais fort arbitrairement, a lui donner 10 ins de mission avant comme après cette époque, ce qui le fait naître vers 570 ou 571. Telle est l’origine de cette date, comme l’a bien prouvé le I’. Laramerts. uterai quelle a trouvé plus tard une corrobo ration inattendue quand les astrologues persans se sont avisés d’voir une coïncidence providentielle une conjonction de Jupiter et de Saturne dans certains signes du Zodiaque qui annonçait que la domination (de l’Orient) devait passer des Perses aux D’après un astronome moderne, cet evéne ment stellaire a dû se produire le’2* août 571 ; d’après un autre, le 30 mars de cette même année. 1 n se servant des Indications des historiens arabes, on fait naître Mahomet en avril : >7l ou en août 570. En réalité, nous n’en savons lien.

Ie nom de Mohammed a été contesté. HirscMeld pense que c’est la traduction arabe du nom de Bahlra donne par les Aral.es à un prêtre nestorien qui aurait reconnu le premier la vocation du futur prophète. Pour lui. les versets du Coran où se trouve ce mot sont interpoles. Le véritable nom aurait été Kulàm. les traditions musulmanes prêtent au Prophète un grand nombre de noms : d’abord ceux qui se rattachent a la racine arabe hmd louer, glorifier, à savoir : Muhammad. Ahmad..Mahmoud, puis d’autres comme Mous lafa. et des surnoms comme al Maht, al l.làchir. Nain al malhama, Nabi ar rahma. etc. Tout cela est bien

Userait trop long de poursuivre ici cette critique, elle s’applique a tout ce qui précède l’hégire, seule donnée

qu’on doive accepter comme vraiment historique ; les tements qui suivent cette époque peuvent être également acceptes comme tels, sauf de légères restrictions pour quelques détails tendancieux.

Il JOOBMEKTS SUR MaROHBT. 1)ans ces condi tions, il est bien difficile de juger l’homme autrement que par son œuvre, c’est-à-dire l’islam tel qu’il 1 a conçu, fondé, et. sauf quelques réserves, tel qu il s est comporte immédiatement après lui. avant qu’il n ait lubi les altérations dont nous parlerons plus loin. "ne question se pose : Mahomet fut-il rincer* et surtout le fut-il toujours ? A la première partie de la question, on répond aujourd hui : oui et cela, je crois, ne peut faire l’ombre d’un doute. On ne peut, comme autrefois, traiter le prophète arabe d’imleur. A la seconde partie, il est plus malaise de repondre avec assurance. Il semble bien que, dans la seconde période de sa prédication, vainqueurdeses ennemis, sûr de la foi absolue de ses adhérent-, il ail pu être tenté d’abuser de leur crédulité. D’après les auteurs ilmans eux-mêmes, certains versets fuient des rélions de circonstance, en réponse ;. des questions qui lui furent faites, à des objections qui lui furent soumises. On s’étonne, en partieulier.de voir la parole divine intervenir dans ses querelles de ménage, etc. Je ne s pas cependant qu’Hait jamais, de propos délibère, inventé une révélation. Je suis convaincu qu il consi >t le fruit de ses méditations personnelles comme inspiration d’en haut, et qu’il n’y pouvait voir -e chose puisqu’il s, cro ait en communical ion avec i..le conclus a sa sincérité absolue et

nstante.

Équilibre intellectuel. Fut-il sain d esprit.

Comme nous l’apprend le Coran, ses contemporains

virent d’abord en lui un possède, madjnoûn. I es auteurs

intins en ont fait un épileptique sur le témoignage

musulmans eux non, es. qui parlent des crises qui

terrassaient le Prophète a l’approche de l’Aime. Mais

-t une interprétation forcée de deux passages du

in où Mahomet est interpellé par ces mots : « toi

qui es enveloppé d’un manteau. Bien, ailleurs, ne

rail la moindre allusion a des crises réelles SpivnUcr. médecin et orientaliste, a voulu voir en lui un hysle Houe et. à l’appui de cette opinion, il raconte I ton-e d’une Jeune fille qui fil un voyage extraordinaire

dans les montagnes du Tyrol. Malheureusement cette jeune fille n’a pas fonde de ici. -ion. tandis.pie ces !

I., la caractéristique de Mahomet et c’est même probablement la seule dont nous soyons vraiment sûrs.

Personnellement, et toujours en le Jugeant uniquement d’après son œuvre, je le tiens pour une très grande et liés forte Intelligence, pour un caractère exalté mais droit et ferme, sachant ailler, ce dont l’histoire nous présente plus d’un exemple, l’enthousiasme du mystique a la froide réflexion de l’homme d’action, maniant avec la même aisance les arguties de la controverse et le glaive de la bataille, grand séducteur d’hommes, convaincu de la grande mission du peuple arabe dont Dieu a voulu qu’il fui le chef, et faisant de cette poussière de tribus en guerre perpétuelle, grossières, pillardes, à peine teintées de civilisation, une magnifique nation qui a pesé longtemps d’un poids formidable sur les destinées de l’humanité. Tout cela n’a pu être l'œuvre d’un malade.

3° Sources de ses conceptions. Il est plus difficile de répondre a une autre question, fort intéressante cependant pour qui veut juger ce personnage. Comment est-il arrive à sa conception et en quoi celle-ci différait-elle des idées admises de son temps ? On nous représente généralement son peuple livré au paganisme et sa doctrine comme introduisant le monothéisme, inspiré du judaïsme et du christianisme, certes mais épuré et pour tout dire, remontant à la source primitive : Abraham, ancêtre commun des Hébreux et des Arabes. Telle est en effet, la thèse que le Coran soutient à certains moments, mais est-elle bien primitive ? J’en doute.

Quand on réunit, comme Wright, par exemple, les différents témoignages, on est frappé de l’extension qu’avait prise le christianisme dans toute l’Arabie peu avant l’arrivée de Mahomet sur la scène du monde. Quelques îlots de judaïsme comme a Yathnb, de paganisme comme à la Mecque, subsistaient encre, mais pour les seconds, je me demande si ce n était pas une régression relativement récente. « Si on leur demande, qui a créé le ciel et la terre, ils répondront que.’est vllah.. dit Mahomet de ses compatriotes, et d’après d’autres passages, il semble que leur croyance était qu’a cote d’Allah, Dieu principal, .1 y avait des divinités secondaires, des sortes de. démons avant un pouvoir particulier que leurs devins pouvaient utiliser. Mahomet lui-même reconnaît et explique ce pouvoir, mais, dit il, avec sa mission il disparaît, , est le seul pouvoir d’Allah qu’il proclame..1 1 exerce sans parlai, sans associe. De la la célèbre formule : il n’y a de divinité (ilâh) qu’Allah, le dieu principal de la Mecque, qui doit en être désormais l’unique

Mais quel est cet Allah ? C’est le 1)ieu des juifs et des chrétiens ; et Mahomet est venu pour donner aux siens une version arabe des saintes Écritures, « l I^’tab (qu’il est inexact de traduire par livre), dont on a déjà une version hébraïque, la Tora. el une version

grecque, l’Évangile.

Tel est le véritable point de vue de Mahomet qu. a d’abord cru avec une sincérité incontestable que juifs et chrétiens sempresserai.nl de le reconnaître Ce n’est qu’après avoir constate leur refus formel qu’ilasongéàAbrahametqu’ilaopposésonsanctuaire /la Ka’ba de la Mecque) au temple de Jérusalem, le mmdjid hardm au masdjid aqfâ, l’oratoire sacré.. l’oratoire éloigné, proclamant a la fin la déchéance de ce dernier, pour la plus grande gloire des Arabes, devenu désormais le peuple el…,

Mais, puisque l’Arabie étaii presque toute chre-