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1571 M <, Y Ali JE MAHOMET ET MAHOMÉTISME

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((ii’t’Iles dirigeaient, et même de leurs couvents. Nombreuses furent les religieuses qui se réfugièrent en Pologne ; la tourmente passée, on les rappela, mais

beaucoup ne revinrent pas. les tilles de la charité ont une maison mère à Budapest ; elles ont maintenant en Hongrie 89 maisons, avec 1.2Il religieuses.

Elles ont perdu :

En Slovaquie : S(i maisons, avec 260 religieuses.

En Transylvanie îo maisons, avec 105 religieuses.

En Autriche 2 hôpitaux, avec 20 religieuses.

Dans la province de Szalmàr. dont le siège situé en Transylvanie dépend aujourd’hui de la Roumanie, ces religieuses possédaient 57 maisons dont il ne reste en Hongrie qu’une vingtaine.

Les insulines oui dû abandonner 3 maisons à la Bohême dont celle de Presbourg qui comprenait une école normale d’institutrices, et 2 à la Roumanie. Il leur restait 2 maisons en Hongrie ; elles viennent d’en fonder une à Budapest, avec école secondaire de jeunes filles ; elles y emploient les religieuses expulsées des États successeurs.

Les dames anglaises, consacrées exclusivement à l’enseignement, avaient 4 maisons ; une est resiée en Slovaquie, l’enseignement y est donné par des religieuses tchèques et slovaques. Pour employer les religieuses expulsées, il a été fondé une maison à Kecskemét.

Les religieuses du Saint-Sauveur, dont la maison mère est à Sopron, avaient 58 maisons ; elles ont dû en abandonner 8 à la Bohème, 2 à la Serbie, à l’Autriche. Elles ont fondé 5 nouvelles maisons dont une avec école secondaire ; elles ont à Budapest un établissement pour les jeunes filles suivant les cours de l’Université.

Les religieuses françaises de Notre-Dame de Sion, installées en Hongrie depuis la loi de séparation, ont conserve leur maison à Budapest ; elle comprend 35 religieuses, avec 180 pensionnaires environ ; elles viennent de fonder une nouvelle maison, consacrée également à l’enseignement du français, mais par des cours seulement ; il y a 5 religieuses pour 300 élèves.

Les religieuses du Sacré-Cœur ont 2 maisons à Budapest. Les petites saurs des pauvres en ont une.

D’autres congrégations, dirigeant des écoles, des /îôpitaux, des orphelinats, etc., ont également perdu une partie de leurs établissements.

Bibliographie. — Statistiques communiquées par le Ministère des Cultes et de l’Instruction publique. L. Buday, A Magyarorszag kùzdelmes évei : Magyar Slaliszlikai Szemle.

É. Horn.


MAHÉ Joseph (1760-1831 (naquit le 19 mars 1760 à Ar7. petite île du Morbihan ; il exerça d’abord le ministère dans son diocèse. En 1790, il refusa de prêter le serment à la Constitution civile du clergé et il fut incarcéré. En 1802, il devint chanoine et s’adonna à l’étude de la théologie et de l’histoire locale ; en 1806, il fut bibliothécaire de la ville de Vannes et aumônier du collège : mais en 1815 et en 1818, il perdit successiment ces deux emplois ; désormais, il ne s’occupa plus que d’archéologie et il mourut à Vannes le 4 septembre 1831.

L’ouvrage le plus intéressant de Mahé se rapporte à la théologie et il a pour titre : Dialogues sur la grâce efficace par elle-même entre Philocaris ri Aléthozète, in-8°, Paris, 1818 ; dans cet écrit, Mahé réfutait quelques opinions exposées par les jésuites dans deux missions prêchées à Vannes. Des amis enthousiastes, avec beaucoup d’exagération, comparèrent Mahé à Pascal et regardèrent son livre comme une réédition des Provinciales. L’écrit renferme au moins quelques observations piquantes. L’.4mi’de la religion du 10 janvier 1821, p. 257-263, le critique assez vive ment. Mahé attaque « l’infâme probabilisme et le molinisme « ce cancer qui ronge les entrailles de l’Eglise ». I.’évêque de Vannes, M. de Bausset, condamna l’ouvrage de Mahé comme empreint de jansénisme et les fonctions d’aumônier du collège furent retirées à l’auteur. Mahé ne publia plus que des travaux d’archéologie locale, parmi lesquels il faut citer ici l’Essai sur les antiquités du Morbihan, in-8°, Vannes, 1825. La partie la plus intéressante, au point de vue religieux, est consacrée aux superstitions populaires, dans lesquelles les contes de sorciers occupent une place importante. Les études du folklore y trouveront des documents capitaux qu’il faudrait d’ailleurs critiquer avec soin.

Michaud, Biographie universelle, t. xxvi, p. 60-61 ;.

1 lofer, Nouvelle biographie générale, t. xxxii, col. 749 ; Ami de la religion, 10 janv. 1821, t. xxvi, p. 257-263 et du 4aoûtlK21 t. xxviii.p. 392-393 ; Levot, Biographie br< tonne.

2 vol. ln-4 », Vannes et Paris, 1852-1857, t. ii, p. 375-377,

.1. Carreyre.


MAHOMET ET MAHOMÉTISME. — On étudiera en deux articles distincts : 1a viede Mahomet, et le développement général du mahométisme.

I. VIE DE MAHOMET.

I. Données traditionnelles et critique de ces données. II. Jugements sur Mahomet.

I Données traditionnelles et critique de ces données. — 1° Mahomet est lenom déformé de l’arabe Mohammed (Muhammad). Le fondateur du mahométisme, ou plus exactement de l’islamisme, naquit vers 570 à la Mecque, en Arabie. Fils de’Abd Allah, lui-même fils de’Abd al Motallib qui défendit la Mecque contre les entreprises d’Abraha. chef abyssin, il appartenait à la grande famille de Kureïs qui, depuis plusieurs générations, avait la garde du grand sanctuaire du paganisme arabe. Ayant déjà perdu son père, en naissant, élevé dans le désert, il fut successivement berger, conducteur de caravanes. Un riche mariage fit de lui un citoyen important. Vers l’âge de quarante ans, il eut des révélations de l’ange Gabriel et prêcha une doctrine nouvelle qui fit peu d’adeptes dans sa ville natale ; mais il ne ralentit pas sa prédication et en 621 !, il eut la joie d’être accueilli comme prophète par les habitants d’une ville voisine, Yathrib, qui fut plus tard dénommée « la ville du prophète » Madînat-an-nabî ou plus simplement Madîna, dont nous avons fait Médine. C’est ce qu’on a appelé l’Hégire. Il entreprit aussitôt de combattre ses compatriotes réfractaires à ses doctrines et de ramener par la force ceux qu’il n’avait pu conquérir par la persuasion. Il y réussit, et quand il mourut en 632, il était maître non seulement de la Mecque et de Médine, mais de toute l’Arabie, et méditait de nouvelles conquêtes que ses successeurs devaient réaliser.

2° Telles sont les données traditionnelles de la biographie de ce personnage. Mais les orientalistes modernes en ont fait une sévère critique. Le P. Lammens a montré comment la sîra ou biographie du Prophète avait été fabriquée avec les données, d’ailleurs fort restreintes, que fournit Je Coran, livre où sont consignées les révélations du dieu arabe Allah à son envoyé, laites par l’intermédiaire de Gabriel. Interprétées, développées et remaniées au gré de la fantaisie orientale, elles ont formé un ensemble imposant en apparence, mais qui s’effrite rapidement sous les coups de la critique. Ainsi, la date de la naissance de Mahomet est fort suspecte. I ! dit dans le Coran qu’au moment où il annonce sa doctrine, il a déjà un âge’lunur. expression bien vague que les commentateurs estiment a quarante années. Comme il est mort dix ans après l’hégire qui partage en deux sa mission, division qu’on retrouve dans ses révélations dont les unes sont dites de la Mecque, donc antérieures à l’hégire, les autres de