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même, sauf le cas du maléfice, nuis dans h caractère atique reconnue, officielle, publique ou au contraire privée et secrète. Cela serait également vrai pour los Romains. Hastings, p. 'Jo 1.' à-270, al. 13.

Dans /<> re/fgi ms révélées, chez les.luifs et dans nous devons nous attendre a des défenses

1. Écriture sainte. - Il suffira de citer : Ex., rxii, 18.

lu ne laisseras pas vivre la magicienne. Le vit., w. <>. 27. « Si quelqu’un s’adresse a ceux qui évoquent les esprits et aux devins, pour se prostituer après eux,

je tournerai ma face contre ce ! homme et je le retrancherai du milieu de son peuple. - Tout homme ou femme qui évoque les esprits ou s’adonne a la (Initiation sera mis à mort ; on les lapidera : leur sang est sur eux. Deut., wiii. 10. 11. 12. » Qu’on ne trouve elle.- toi personne qui fasse passer par le feu son tils i fille, qui s’a lonne a la divination ou a la ma le, qui pratique l’art des augures et des enchantements, qm ait recours aux charmes, qui consulte les évocateurs et les devins et qui Interroge les morts. Car tout homme qui fait ees choses est en abomination devant Jah i

J. Autorités ecclésiastiques. — la doctrine de l'Église a ete dès l’origine très fixe et très nette.

Pour les Pères de l'Église, pour les conciles jusque bien avant dans le Moyen Age, la magie, c'était l’infidélité, le paganisme : reliquat, infiltration, retour offensif. Pans le langage des anciens conciles, les pratiques superstitieuses s’appellent paganise, ce qui signifie les coutumes des païens. Déjà chez saint Augustin Paganus a acquis le sens de (gentil, païen » : « les adorateurs des faux dieux, que nous appelons couramment les païens. » Retract., 1. II. c. xi.iu. /'. /… t. xxxii, col.

3. Les théologiens sont unanimes dans leur réprobation ; et les raisons qu’ils mettent en avant sont les mêmes au fond, c’est à peine souvent si la forme diffère. Tous disent et répètent, à peu près dans les mêmes termes, que la magie est une espèce de superstition, qui peut aller parfois jusqu'à l’idolâtrie. Cf. par exemple, saint Liguori, t. III, n. 15, 10, édit. Gaude, L I, p. 378.

a) Cas du pacte formel. — En effet, les personnes qui s’adonnent a la magie peuvent aller jusqu'à attribuer au démon une science ou une puissance strictement divines, par exemple, la connaissance certaine des futurs ! i res. le pouvoir de ressusciter un mort. C’est même à cause d’une croyance hérétique possible, de upçon d’hérésie, que les procès de magie furent défères au Saint-Office, dont l’objet primitif était la sauvegarde de la foi.

Second grief contre la magie : elle rend au démon un véritable culte : car souvent celui qui désire avec véhémence employer la puissance du démon pour satisfaire ses passions, n’hésitera pas à prier, à supplier le démon, à se jeter à genoux devant lui, à lui rendre même le culte suprême de l’adoration. Cf. Je te donnerai tout cela, si tu tombes à genoux pour m’adorer. Matth.. iv. 9.

Cependant ni l’idolâtrie dans la foi ou dans le culte, ni la prière, n’accompagnent nécessairement la magie ; ce qui en est inséparable c’est le commerce avec le démon, par un pacte explicite ou implicite.

Il y a pacte explicite quand on a l’intention de recourir à la puissance du démon et qu’on lui demande ou qu’on le somme d’accomplir tel prodige. Il y a pacte implicite quand on attend sérieusement un effet d’une cause disproportionnée et connue comme telle.

r, pareil commerce avec le démon est une injure faite a Dieu, dont le démon est l’ennemi mortel, dont le démon veut ruiner ou défigurer l'œuvre. Pareil

commerce est aussi un péché contre la charité envers

SOl-mème, car le démon, soit par le bien, soil par le mal. se propose finalement noire mal. Le bul

du démon est certainement mauvais, malfaisant. i e démon est homicide dès le commencement ; il n’y a point « le vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge,

il parle de son propre fonds : car il est meilleur et le

père du mensonge. Joa., viii, il Votre adversaire,

le diable, comme un lion rugissant, rode auloiir de

mis. cherchant qui dé orer. i Petr., v, 8. Et parce que

le démon est incomparablement plus habile que nous, C’est une souveraine Imprudence de lui donner occasion d’intervenir dans notre vie. Sans doute, on se promettra souvent de retenir le démon à volonté, de le contenir ; mais quelle sera l’efficacité de cet espoir, de cette prétention, de cette présomption ? N’est-ce pas folle d’entrouvrir la porte au voleur fort, adroit, armé, avec l’Intention de ne le laisser entrer qu'à moitié,

ou de lui interdire l’accès de telle ou telle pièce ? Ou, pour continuer la comparaison de saint Pierre, n’est-ce pas folie de détacher le lion en se liât tant qu’il ne mordra pas la main qui lui a donné la liberté ou qu’il se contentera de mordre'.' Saint Léon, dans un sermon sur la Passion, dit bien des dénions : a Ils trompent, hélas I un grand nombre d’hommes par leurs illusions méchantes : ils font craindre leurs rancunes, désirer leur bienveillance ; alors que, en réalité, les bienfaits, du démon sont plus nuisibles que des blessures, car il est préférable pour l’homme d'être en guerre que d'être en paix avec le démon. » Serin., xix, 5, P. L., t. i.iv. col. 384.

Impossible tlese justifiercn disant : « Pas d’idolâtrie, car je n’attribue au démon aucune perfection divine, l’as ombre de culte, je ne fléchis pas le genou devant lui. Je me sers seulement de lui pour ce à quoi il est bon, comme on se sert licitement d’un parfait malhonnête homme pour un travail permis, par exemple, pour faucher, pour porter un fardeau. » — Pas d’idolâtrie, il se peut. Pas de culte, pas de prière, il se peut encore. Mais il y a commerce avec le démon : c’est l’essence même de la magie de provoquer l’action du démon, connu d’une manière plus ou moins distincte, ou de prétendre le faire. Or, cela est mal. Commander au démon de se retirer, de cesser d’agir, cela est bon ; pourvu bien entendu qu’il n’y ait ni prière ni pacte. Pareille injonction tend uniquement à restreindre le pouvoir du démon. Ainsi fait l'Église dans ses exorcismes. Mais, commander au démon d’agir, le provoquer ou prétendre le provoquer à agir, cela ne se doit jamais. Dieu pourrait le faire, par commandement ou par permission, parce qu’il est le maître, parce qu’il est le créateur qui donne au démon la puissance physique dont II lui ordonne de se servir, parce que l’ordre ou la permission venant de Dieu ne saurait tourner en aflront, en insulte pour Dieu lui-même, parce que Dieu étant le maître, Il peut vouloir positivement tel mal, tel fléau ; et étant tout-puissant, Il peut limiter exactement l’action du démon. Mais il ne saurait en aller ainsi de nous.

b) Recours seulement implicite au démon. — Il est assez facile, surtout pour des chrétiens, de comprendre qu’un pacte formel, un recours explicite au démon. est contraire a la loi naturelle. Les considérations développées plus haut s’appliquent directement à ce cas et paraissent suffisantes. Mais le recours implicite, contenu dans la tentative d’un phénomène par des moyens disproportionnés, choque moins le sens moral. Cependant, à la réflexion, l’on voit que semblables pratiques doivent être interdites, a cause du < ! anger de commerce avec le démon.

Pour qu’il puisse être question de pacte implicite, il faut, bien entendu, qu’il y ait attente de l'événement, avec une certaine fermeté, fermeté que l’on sait bien