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M u ; ii :, RÉALITÉ

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haut, toavent un rite est censé contraignant pour tel

dieu inoins par sa nature que par un décret de M dieu : ce rite retient donc un caractère religieux.

Chez les Celtes, les druides étaient, surtout a une époque relativement basse, moitié savants, moitié

ciens. Christus, p. 571. leurs pratiques magiques

sont très nombreuses, et les sorciers souvent sont des comme des êtres surnaturels. Hastings,

.<-. p. 'j : >7 (i.

s bouddhistes, la magie bien que condamnée en principe, est fréquente, grâce probablement à l’iniluence de l’Hindouisme. Hastings, p. 255 b, 271 ».

s Chinois ont été île tout temps tort adonnés a la

.. La magie, souvent mélangée à la religion,

occupe dans leur littérature une place considérable.

Magic, p. 259 a, 260 b. « Les magiciens sont

i s pouvoir faire par leurs formules les choses les plus fantastiques. Ils enlèvent ou changent a volonté

arties du corps. Us pratiquent toutes les formes de l’envoûtement, dessinant le portrait d’une personne qu’ils font ensuite souffrir ou mourir en y enfonçant des épingles ; fabriquent des figurines ou des objets en papier, qu’ils lancent contre leurs victimes et qui se changent en agresseurs réels… > I.. Wieger, S. J. ( Histoire : es religieuses et des opinions philo sophiques en Chine, 2e édit., Zi-ka-wei. 1922.

Au Japon, la magie est partout et se trouve intimement mélangée avec la religion. Hastings, p. 296.

ins le peuple, les superstitions sont très vivæcs.

roit toujours aux possessions par le renard ou par le chat. Les bonzes continuent à faire un grand commerce de charmes, d’amulettes. tDictionn. apolog., art. Japon, t. ii, col. 1208.

Chez les Grecs et les Romains, la magie était très

ioppée : même on la rencontre souvent dans le culte officiel. Il paraît impossible de remonter très haut dans le passé et de dégager les formes primitives propres aux Grecs ou propres aux Romains : IL Hubert y a renoncé dans l’art. Magie du Dictionn. des antiquités de Daremberg et Saglio. Cf. Hastings, p. 269 b. D’ailleurs, cette magie gréco-romaine n’est même pas originale ; elle semble être au con Huent des magies orientales : perse, juive, cypriote, égyptienne. Daremberg et Saglio, t. in b, p. 1504 b. Aux Actes des apôtres, xix, 19, nous voyons les Éphésiens apporter à saint Paul, pour les brûler, une grande quantité de formulaires magiques.

Dans le peuple même à qui Dieu avait confié sa

lation surnaturelle, dans le peuple juif, la croyance à la magie était très répandue, les pratiques magiques, assez fréquentes. Les Hébreux étaient très portés à suivre les mauvais exemples des païens ; or, ils avaient ou avaient eu sous les yeux de très mauvais exemples en Egypte et dans le pays de Chanaan. Vous avez abandonné votre peuple parce qu’ils… pratiquent la magie comme les Philistins. Is., ii, 6. La divination et la magie nuisaient grandement à la pureté de la religion ; aussi étaient-elles très sévèrement châtiées. Ex.,

. 18 ; Lev., xx, G, 27 ; Deut., xviii, 10, 11.

Le christianisme, en pénétrant dans le monde juif et dans le monde païen, se heurta plus d’une fois à la La doctrine chrétienne réprouve toute pratique magique ; mais les néophytes ne s’affranchissent pas toujours des superstitions parmi lesquelles ils ont grandi ; sans compter que la superstition, nous l’avons indiqué, peut naître et se développer spontanément dans toute àme humaine. On se rappelle l'épisode de Simon de Samarie, A et., viii, 9-19 : converti de la veille, il veut acheter a Pierre et a.Jean le pouvoir de donner comme eux l’Esprit ; il obtient seulement un blâme sévère de saint i’ierre, et l’humiliant privilège d'être le parrain de la simonie. Les Actes, xiii, 6-8, nous parlent encore de Barjésu ou Élymas, Juif

magicien et faux prophète, adversaire déclare de l'.uil

et.te Barnabe a Paphos.

Chose curieuse, d’où l’on peut sans doute conclure à l’Influence de la magie juive sur la magie des peuples entres en contact avec les Israélites : beaucoup de termes ou de formules d’incantation chez, les différents peuples sont empruntes à l’hébreu. Voir Die tionn. de la Bible, art. Magie, t. iv, col. 568. La m égyptienne jouit d’un pareil honneur.

Enfin, dans le peuple chrétien, même chrétien de

longue date, la croyance a la magie et le recours au pratiques magiques ne sont pas rares, l.e recours aux pratiques magiques n’a rien de chrétien, il est même

anti-chrétien au premier chef. Pour ce qui est de la

croyance a l’efficacité de ces pratiques, elle s’explique en grande partie par les souvenirs des religions païen nés. L’n exemple. l’Allemagne : historiens catholiques el historiens protestants arrivent a la même conclusion. . L’opinion moderne qui veut que les croyances superstitieuses aient ete propagées en Germanie par les Romains, est très peu fondée. Il est plus exact de dire que, chez les peuples germains, la sorcellerie a pris un développement plus grand, la superstition, des formes plus fantastiques que chez les Grecs et les Romains. La mythologie de ces peuples a donné tout naturellement naissance à la sorcellerie. » Ainsi parle le catholique J. Jansscn, dans La civilisation en Allemagne, III" part., c. iii, trad. E.Paris, t. viii, p. 519. Le protestant S. Riczler, dans sa Geschichte der Hexenprozesse in Baijcrn, Stuttgart, 1896, est d’un avis tout pareil : Il est certain que les anciennes superstitions germaines ont fourni de puissants éléments à la sorcellerie. On pourrait presque dire que cette folie de sorcellerie, cause des grandes persécutions de la fin du xve siècle — l’auteur pouvait bien ajouter tout le xvie siècle, le siècle de Luther et de la Réforme — procède plus encore de la superstition germaine que de la mythologie romaine. P. 10. Cité dans Janssen, loc. cit., p. 519, n. 3.

Il faut cependant reconnaître que la croyance chrétienne au démon, à sa puissance, à ses interventions néfastes dans l’histoire de l’humanité et des âmes, a pu favoriser la croyance à la magie, et même la faiblesse et la méchanceté humaine aidant, le recours à la magie, la tentative magique.

La presque universalité dans le temps et dans l’espace de la croyance à la magie, le recours fréquent même en pays chrétien, aux pratiques magiques, sont deux faits assez bien établis et généralement reconnus. L’accord cesse complètement quand il faut apprécier la réalité des phénomènes et leur caractère préternaturel.

Efficacité réelle ou prétendue des pratiques magiques.

De tout temps, même pendant la superstitieuse antiquité, il y a eu des hommes pour nier ce

caractère ou pour en douter : tels les sceptiques, les épicuriens, les cyniques. Qu’il suffise de citer Sextus Empiricus, Contra Malhematicos et Lucien, Pseudomantis. Ci. Hastings, art. Magic, p. 277 b.

Plus près de nous, l’Encyclopédie du xviiie siècle ne pouvait pas moins faire que de déclarer la « magie surnaturelle ou « magie noire » produite par « l’orgueil, lignorance et le manque de philosophie », bref une manifestation du « fanatisme ». Ed. in-fol., NeufchasteL 1765, t. ix, p. 853 a, 854 a.

L’Encyclopédie des sciences religieuses de Lichtenberger voit dans la magie une science chimérique, que, pendant des siècles, on a crue capable de donner à ceux qui la possèdent la puissance de commander aux éléments. T. viii, p. 511.

Le Grand Dictionnaire Larousse, t. x, p. 916 b, constate que : Aujourd’hui la magie est bien malade, mais elle n’est pas morte… les sorciers sont morts. »