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MARIAG1 OPPOSITIONS SI [1 NTII IQ1 ES LA DOCTRINE

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Mtfon des doctrines wdohgifms, dans AnJwl p Institut international de sociologie, 1902, t. viii, p Chaque année, d’Importantes études « on publiées lui les origines de la ramllle, soit soua une ImM ainsi G. Fnucr. les oriofnra./< I « /amifle el m ion realite. les origines du totémisme et de garnie). trad. frauvaise. 1922, soit limitées à une ,, .. ainsi l> Vinogradof. Principes historiques du (origines.le la famille aryenne). trad. I)uez et , n des Louerais, Paris. 1924, soit consacrées a… » , pe restreint, et les monographies de ce genre sont n> en plus nombreuses. D « tous ees travaux, il en est peu. quels que soient les sentiments de leurs auteur-, qui aient pour fin précise la polémique religieuse. Mais il est Inévitable qu’ils la provoquent, toutelelois qu’une hypothèse contredit la doctrine catholique de la création et Ue l’institution divine du mariage

I catholique-, un peu surpris et irritepar la liberté des premier- évolutlonnistes, ont, depuis Ion 'tenu.-, reconnu qu’il ne suffit point d’opposer aux avants prives de la foi un dogme qu’ils ignorent ou de railler les faillites partiellede la science. Les problèmes scientifiques ne peuvent être abordés qu ades méthodescientifiques. Les -avantcatholiques ont donc commencé a leur tour deenquêtes sur les non-civilisés : ils avaient à leur disposition des millierd’informateurs surs, les missionnaires, qui, en fait, on ! été mis à contribution au cours de ces dernières année-.

In groupe d’ethnologues s’est forme dont le premier soin a été de constituer une méthode, la méthode dite historico-cultureUe. Græbncr, Die Méthode der Ethnologie, Heidelberg, 1911 ; A. Bros, i : ethnologie religieuse, Paris, 192 » ; H. Pinard de la Boullaye, , de comparedes religions, t. i, 1922 ; t. n. 1 '.->. Sur les origines françaises de cette méthode, cf. Vincent, Chronique d’Histoire des religions, dans rnces religieuses, 1927, p. 1°". note 1. M Vincent a donné un aperçu fort clair de la méthode dans cette même Repue, 1925, p. 98 sq. L’un déplusavantreprésentants de cette méthode est le Schmidt, de Vienne, directeur de la revue Anthroet qui a particulièrement étudie un peuple que icoup considèrent comme le plus proche des premiers homme-, les Pygmées. Cf. Schmidt. Dm Stellung der Pggmænoôlker in der Entwicklungsgeschiehte des Menschen, Stuttgart, 1910. La production de cette école est déjà abondante. On en trouvera les conclu-ionessentielles résuméedans Gemelli, Origines Je la famille, trad. fr.. 1923. DeSemaines dethnologie religieuse attestent la vitalité de la nouvelle école. Voir le Compte rendu analytique de la II h session, Enghien, 1923. son point de départ, c’est, en somme, la constatation de la liberté naturelle de l’homme, qui interdit d’appliquer a la recherche des origines de la société conjugale une méthode qui suprait la constance et l’enchaînement nécessaire des phénomène-. Malgré leinjonctionde certains -avants qui ne veulent appliquer aux non-dvilisés que la méthode des sciences naturelles. l’Ecole ethnologique étudie la psychologie de chaque peuple historiquement dans les diverses conditionon il s’est trouve. Klle aboutit à la détermination de cycles culturels. mais non point au tableau d’un développement continu de l’homme : elle discerne, depuis la création, des reculs, des bond-, des arrêtet, dans la période des origines, une décadence grave. L’erreur des évolutlonnistes n été de tracer a l’histoire un parcours ilier, d’imposer aux faits l’ordre d’un dur tchème rectiligne (au lieu de leclasser selon leur antiquité) et d’appeler primitifs les états de perversion. La question est. d’abord, de déterminer quels sont les plus

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primitifs dehommeBeaucoup « le savants répondent : les Pygmées, doni on a retrouvé des squelettes en Suisse, en France, en Sibérie et qui sont aujourd’hui dispersés en diverses parties du monde. <>r, les Pygmées et les Pygmoldea pratiquent le mariage

individuel et -table. Il- -ont monogamecomme ils

sont monothéistes. Et leur morale sexuelle est assez

élevée : certains observateurs -'accordent à dire

que dantel groupe pygmée, comme les Negritos des Philippines, la chasteté est pratiquée hors du mariage et la fidélité strictement observée entre époux.

i i schmidt. op. cit., passlm, et les nombreux ouvrages

publiesur les divers groupes de Pygmées et de Pyg moide-. dont on trouver., la liste danlenotes de Schmidt et de Gemelli. Voir notamment, sur les Andanièneles travaux de l’oit manu, de.Mann et de Klo-s ; sur les NegritOS, ceux de liecd et de Mundt lauft ; sur leBoschimans, Fritsch, Arbousset et Damna-.

D’autrecivilisations -c sont formées OÙ l'œuvre

de Dieu est, en quelque sorte, dégradée par l’homme. Encore ne faut-il point admettre la réalité de toutes les dégradations que les évolutlonnistes onl cru reconnaître : ainsi, l’appellation de père conférée par

les jeunehommes aux ancien-, dancertaines tribus, ne signifie poinl l’incertitude de la paternité ; elle a est qu’un témoignage de respect ; ei elle n’est pas générale : chez les Andamènes, par exemple, peuple très primitif, les termes qui désignent la pareille sont précis ; bien deobservateurs confirment que le régime de la promiscuité n’est point commun chez les primitifs. Cf. Mgr Le Roy, La Religion des primitifs, Paris, 1909 (sur les Bantous). La théorie des noces par groupes a été soumise à une -i vigoureuse critique, de Ta part de savantd’origine très diverse et d’observateurs des tribus australiennes oii on croyait en voir l’illustration, qu’on peut la regarder coiniiu périmée. Quant au matriarcal, si la ligne féminine est .seule prise en considération chez certaines tribus, cela n’implique point l’incertitude sur la paternité ni le gouvernement des femmes : des observations précises Pont montré. Cf. Gemelli, op. cit., p. 52-71.

L’exposé et la discussion des thèses sur l’origine du mariage onl été faits dans de nombreux ouvrages : voir notamment Howard, A history oj matrimonial institutions, Chicago et Londres, 1904 ; Fonsegrive, Mariage et union libre. Paris, 1904 ; Nystrôm, Das Geschlechtsleben und seine Gesetze, 8 « éd., Berlin, 1907. la première partie de l’ouvrage de K. BôckenhofF, Reformehe und christliche Ehe, Cologne, 1912, expoes la doctrine catholique des origines du mariage et de son élévation par Jésus-Christ au rang de sacrement. 2. Économistes et eugénistes ligués contre la morale conjugale du christianisme. — a) L’attaque. — Si les discussions relatives aux origines du mariage n’ont point ébranlé les enseignements de l'Église, si même elles fournissent de nouvelles confirmations à ceux qui demandent aux Pygmées un témoignage sur l'étal primitif de l’homme, certaines sciences pratiques, l'économie, l’hygiène devaient porter à la morale traditionnelle decoups extrêmement redoutables et.lune efficacité que la statistique nous révèle chaque jour.

a 1e néo-malthusianisme. C’est l’idée même de l’association conjugale, la notion des rapports entre époux, qu’une propagande, d’abord suggérée par I observation des faits sociaux, a récemment bouleversée. L’ensemble de -edoctrines et de serecettes est désigné soule nom de néo-malthusianisme. Malthus, on le sait, n’en est point le fauteur. Ayant aperçu les dangers d’un accroissement non surveillé de la population, convaincu que cet accroissement excessif est la cause principale de la misère et de la plupart des vices cet honnête pasteur recommandait comme frein