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de relever l’Interprétation que donne a ou textes liti la théologie moderne. D’abord, la plus gênant celui de Guillaume d’Auvergne, corroboré par
plusieurs canonistes : In mantfesi tanfur,
i très résolument Hellaruiin. Car la bénédiction nuptiale ne saurait être considérée comme on sacrement, puisqu’elle n’a point de forme, qu’elle n’es ! point nécessaire, que les secondes noces, Incontestablement sacramentelles, en son ! privées. Le témoiile saint Thomas n’est pas plus décisif en faveur ! thèse de Cano : -i certains passages insinuent l’importance de la bénédiction nuptiale, d’autres maissent expressément qu’elle n’est point de nce du sacrement. Et de même, les difficultés que l’on relève dans Pierre île la PallU OU dans le concile de Cologne de 1536 s'évanouissent quand, au lieu de déduire des conclusions probables de textes
amphibologiques, on lit en toute simplicité la conclusion formellement énoncée dans ces textes, à savoir que les époux sont ministres du sacrement. Enfin,
ncuse déclaration du pape Kvarisle insélée par
un (c. Aliter) aux termes de laquelle les mariages
lestins ne sont qu’adultère et fornication, ne vise
que le for externe et signifie que l'Église, qui ne Juge
pas des choses cachées, ne peut déclarer ces mariages
.nés. Mais que le mariage clandestin ait été un
vrai contrat-sacrement dans le temps où tous les
auteurs que l’on allègue ont écrit, le concile de Trente
lui-même ne l’a-t-il point affirmé? Et n’est-ce pas la
meilleure preuve que la bénédiction du piètre n’est
point de l’essence du sacrement de mariage ?
Au xviir siècle, la doctrine est fort incertaine. L’opinion d’après laquelle le prêtre est ministre du sacrement. Bênott XIV la déclare initie probabilis. !)< Sun. dioe., t. VIII, c. xiii. n. i, tandis que la Congrégation du Concile en 1T.">1 regarde l’opinion qui fait des epoux les ministres du sacrement comme verior et receptior sententin. Schulte et Rlchter, op. cit., p. 229, n. L>. L’auteur du Trætatua de matrimonio, Louvain, ut.. 177t' p. 82, montre que les deux opinions contradictoires sur le ministre sont également probables et conseille au prêtre d'être en état de grâce lorsqu il donne la bénédiction et de prononcer la formule : Ego nos in mutrimonium conjungo, cuin inlentione eonditionata per/iciendi sacramentum ; sii>e (quod salis est melius) seeundum intentionem Eccltsiæ.
x mêmes qui rejettent la théorie de Cano sont loin de s’accorder sur la matière et la forme du sacrement. Toutes les opinions des scolastiques ont encore, a l'époque moderne, des défenseurs. Les contractants sont la matière, leurs paroles sont la forme du sacrement, disent encore P. de Soto, Palacios, Barth. de Ledesma. Covarrubias. D’autres, comme Victoria, suivent la curieuse explication de Richard de Mediavilla. Quelques-uns voient dans le consentement la matière, dans les paroles, la forme, ou vice rrrsa. L’opinion qui tend a prévaloir et que professent, notamment, avec des nuances diverses, liellarmin. Suarez. P. de Ledesma et Sanchez, est que les paroles sont la matière du sac rement en tant qu’elles expriment la tradition mutuelle de puissance (on voit que l’idée du contrat-tradition reste vivant ci et la forme, en tant qu’elles expriment l’acceptation réciproque de cette tradition. Sanchez. I. II. disp. Y. liellarmin distingue le mariage dum fit, et alors les paroles des époux, en tant qu’elles déterminent la réponse de l’autre époux, sont la forme ; en tant qu’elles sont détermi : la matière. Apres la célébration du mariage, les époux eux-mêmes sont la matière.
5. Les disputes entre théologiens au sujet du contratsacrement.
Ln somme, des trois grands chapitres que nous avons eu a étudier, à propos de l’analyse du sacrement par les scolastiques. deux sont couronnés
DICT. DE THÉOI.. CATHOL.
d’une conclusion définitive : sur le principe de la grâce et sur l’institution divine, il n’j.1 plus de divergence possible, du moins de divergence grave,
Quant au conflit sur la déterminai ion du ministre, il es ! au point critique. C’esl que toute la discussion
porte, désormais, sur les conditions d’existence du
sacrement, connue elle a porte au xusiècle sur les conditions d’existence du contrat. On sali tort exac
tenient dans quel cas il aura contrat Valide ; on sait quel est le s mbolismc. quelle est l’origine divine.
quelle est l’efficacité « lu sacrement lien entre
le contrat et le sacrement, très nettement reconnu par
de bons esprits, n’apparaît point encore à tous les
yeux, les disputes dont nous avons vu le prologue dans les explications consacrées a l’identification du
sacrement (après celle de l'état et du contrat) par les docteurs du Moyen Age vont à présent éclater, sans aucune violence verbale, mais non point, OH le verra bientôt, sans péril. - Le contrat donne encore
lieu à bien des controverses intéressante-. Contenu,
expression, modalités, vices du consentement : nous renonçons à aborder ce vaste ensemble de questions avant tout juridiques, pour nous arrêter au problème
capital du contrat-sacrement.
si les théologiens du xvii* et du xviiie siècle avaient
.seulement approfondi la notion, bien établie au xiir.
que le consentement est la cause efficiente a la fois du
contrat et du sacrement, les disputes au sujet du
ministre et de la forme auraient été presque anodines et l’on eût moins agité — puisque le contrat est un et indivisible — la fameuse question : le sacreiiienl csl-il un ou multiple ? A vrai dire, elle est moins théorique, moins abstraite que jadis. Lierre de Ledesma rapporte que des théoriciens contemporains enseignent qu’il y a dans le mariage deux sacrements, fuxla numerum suscipientium, d’autres : deux sacrements part iels et un total. Mais la renaissance de ces disputes philosophiques n’aurait point grande portée si elles n’avaient (les applications. Admettre que chacun des époux reçoit un sacrement propre, distinct, n’est-ce point suggérer que l’un peut être gratifié du sacrement, tandis que l’autre, empêché, ne participe qu’au contrat.' Que décider, se demandaient les théologiens, quand un lidèle épouse une infidèle, avec dispense pontificale, quand un des contractants veut recevoir le sacrement, et que l’autre n’entend que passer un contrat '.' La réponse a ces problèmes n’est point unanime. Plusieurs admettent que le sacrement peut exister et produire ses fruits dans un seul des conjoints, et l’on citait comme promoteur moderne de cette opinion Jean Eck. Il semble que la majorité îles auteurs ait enseigné la maxime : Malrimonium non paies ! claudicare. Le mariage est un, il est sacramentel pour les deux parties, ou bien il ne l’est pour aucune des parties. Et alors, il fallait reconnaître que, dans les cas précités, il n’y a point de sacrement.
Le second cas envisagé posait d’ailleurs un problème beaucoup plus général. Entre chrétiens, peut-il arriver parfois que le mariage soit tout simplement un contrat, et non un sacrement'.' Sujet de grande dispute et dont les théologiens n’aperçoivent pas encore an xviii c siècle les ultimes conséquences. Le débat était ouvert sur ce point en deux endroits de Ions les traites modernes du mariage : au chapitre des mariages entre absents, dont on se demandait s’ils sont valides comme contrats et comme sacrements, au chapitre de l’lnteE lion des parties, où l’on se demandait si les volontés de l’homme et de la femme sont aptes a réaliser le contrat de mariage à l’exclusion du sacrement.
Le mariage en ire absents, avant le concile de ! rente,
pouvait être conclu par procureur, par lettre ou par un nuncius. Ces divers modes ont-ils été maintenus ?
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