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MARIAGE 1 ÊPOQI E CAROLINGIl NNE
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y. L. i.

i Quant aux accusations de détail que Loti formulait contre la reine, elles ne font rien à la alldlté du m <" l>lw

riles, par exemple Anne et Êlisabet h. s vices nombreux ? peu Importe ; 'serait elle 'ivrognerie ou a la violence, de mauvaises mœurs, débauchée, gourmands, coureuse, médisante, ou querelleuse, bon gré, mal gré, il faudrait encore la I

pape concluait ^a ! <t Ire a Lothaire en faisant ntiments île chrétien, qui doit reconnaître l’autorité du pape, et de Ris, qui « toit se soumettre aux remontrances affectueuses de son père ; il le suppliait d’avoir plus d'énergie pour réfréner ses t d’oublier à jamais Waldrade ; sinon, il pourrait comme elle être frappé d’excommunication et. pour une satisfaction d’un temps, être condamne ad sul/ureos lettons et à la perte éternelle.

llincmar de lùims et le divorce de Lothatre. — r été aussi actif que celui du pape, le rôle de l’archevêque de Reims ne laissa pas d’avoir son importance, llincmar ne fut pas seulement le canoniste dont on demandait leavis, il fut l'évéque influent que les partisans de Lothaire auraient voulu dans leur camp et qui, rien qu’en prenant parti pour Theutberge, lit pencher la balance en sa faveur.

Des avant le II* concile d’Aix-la-Chapelle, S60, Hincmar fut sollicite de se déclarer pour Lothaire. L'évéque Adventius de Metz alla lui demander d'être un des deux évéques du royaume de Charles le Chauve qui devaient y prendre part. Hincmar refusa, prétextant l'état de sa santé, mais aussi parce qu’une affaire

te importance était du ressort d’un concile général.

Ce refus jeta les partisans de Lothaire dans une grande perplexité ; on s’en tira en laissant croire que Hincmar avait déclaré approuver le concile et s’y même fait représenter par deux autres évoques français. De divortio I.otharii et Tetbergæ, interrog. i, P. L., t. cxx, col. 630. -- C'était déjà assez pour justifier une protestation d’Ilincmar. I ne démarche directe fut faite auprès de lui par des sujets de Lothaire pour provoquer une déclaration publique de sa pensée. On lui posait un certain nombre de questions, il y répondit par son traité De divortio Lotharii régis el Tetbergae reginæ, f. L.. t. c.xxv, col. 619-772.

Dans ce traite mal composé, où se suivent presque réponses a vingt-trois Interrogations, puis à sept questions, ou chacune des idées énoncées ses justifications, textes de Pères ou de conciles cites in extenso, les discussions juridiques tiennent la plus grande place : quelle était la procédure a suivre ? quelle était la valeur de telle preuve, par exemple de l'épreuve de l’eau bouillante ? que fallait-il penser du monstrueux inceste dont on accusait la reine et des suites invraisemblables qu’on lui attribuait ? telles sont surtout les idées vers lesqi. irtent les préoccupations d’Ilincmar. —

Tou' affirmations d’ordre théologique ne

manquent pas, et il convient de relever surtout les suivante

1. L’indissolubilité du mariage.

llincmar affirme à maintes reprises l’indissolubilité du mariage : il le devait en face des évéques courtisans qui ne semblaient pa la rigueur de la loi évangélique. On alléguait, par exemple, le cas de l'évéque Éhon qui avait < sur l’aveu secret qu’il ht d’une faute par lui commise (document fort intéressant. pour le dire en passant, a verser au dossier de l’histoire de la discipline pénitentlelle). Mais autre est la loi qui attache l’un a l’autre les deux époux, autre la loi qui unit l'évéque a son siège. L’homme et la femme

sont lies l’un à l’autre Jusqu'à la mort de l’un ou de

l’autre. Interrog. u. col, 642 l a loi d’Indissolubilité

repose avant tout sur les affirmations de la sainte

ne. et Hincmar aime a en répéter les textes ; il

résume la doctrine en cette phrase : UXOKttl « riru

dlseedere posse neque auetoritas sacra permltttt, [nterr.

I. col I

2. 1rs causes possibles de séparation. H n’en connaît que deux : Disjunctio inter fidèles post inttum conjugtum flerl non potest nlsl causa fornteationts et unionconttnenttae. Interrog, xi. col. 7.' ::::< f. interrog.

II. COl. 642 ; interrog. V, col. 651, 652. lai cas d’adul tire de l’un des époux, l’autre est libre de renoncer à la vie commune : même alors, la loi de I >icu subsiste qui défend de séparer ce que Dieu a uni ; aussi les

époux ainsi séparés ne peuvent se remarier tanl que

la mort ne les a pas libérés du premier mariage. Ibtd. Ce lien créé par Dieu, Dieu lui-même le dénoue quand les deux époux, d’un commun accord et par amour pour la vertu supérieure de continence, renoncent à leurs droits l’un sur l’autre et se vouent à la vie religieuse ; mais il faut pour cela que tous deux s’engagent a garder la chasteté : l’entrée en religion de l’un des époux, l’autre demeurant dans le monde sans promettre la continence, ne romprait pas le mariage. Ibid. et interrog. x. col. 680. Aucune autre cause de rupture n’est légitime. Les dissentiments qui peuvent éclater entre époux ne sauraient être pris en considération ; autrement, une foule de mariages seraient brisés au mépris de la loi de Dieu et on aboutirait à la séparation par consentement mutuel. Interrog. ii, col. 644. La stérilité du mariage et le désir d’avoir des enfants n’est pas davantage une cause qui permette ou de rompre le lien conjugal ou de prendre une concubine ; et llincmar, a cette occasion, commente en quelques lignes les trois bona nuptialia dont parlait saint Augustin, fides, proies, sacramentum. Interrog. xxi, col. 736.

3. Les conséquences de la séparation.

Quand les époux se sont séparés pour cause d’inconduite de l’un d’eux, le lien formé par Dieu subsiste, de sorte qu’ils ne peuvent se remarier, du vivant de leur conjoint, sans être adultères ; la tradition et les lois de l'Église, que cite abondamment Hincmar, sont tout à fait formelles sur ce point, déjà affirmé par saint Paul. Interrog. v, col. 651 sq. Mais si la séparation a lieu par désir de continence, la pensée d’Hincmar n’est plus aussi nette : quelquefois il considère le mariage comme rompu, Dieu ayant lui-même séparé ce qu’il avait uni. Interrog. ii, col. 642 ; ailleurs il suppose que le mariage subsiste et il cite un texte de saint Augustin à propos du mariage de la sainte Vierge ; le mariage, dit-il, est plutôt ennobli et spiritualisé que dissocié. Interrog. v, col. 651. La question d’ailleurs est purement théorique puisque, dans l’hypothèse, on ne saurait envisager un mariage subséquent de la part des époux qui ont fait vœu de continence.

4. Les devoirs mutuels des deux époux.

En face de la haine dont Lothaire poursuivait Theut berge, des calomnies atroces qu’il lançait contre elle, des mauvais traitements qu’il lui faisait subir, Hincmar traie, en commentant saint Paul, le tableau Idéal de ce que doit être l’homme pour son épouse, à l’imitation de ce qu’est le Christ pour son Église. Les deux tableaux qui se suivent, celui de l’idéal que propose l’Apôtre, celui de la réalité que présente la conduite du roi, forment un contraste violent qui met en plus vive lumière les beautés du mariage chrétien. I nterrog, v, col. 657-658.

">. L’empêchement d’inceste. — Hincmar admet son existence et la prouve par des textes de Pères ou de conciles qu’il Interprète d’une manière fantaisiste. Pour lui, si Theutberge était convaincue de ce crime